Alors qu’il a bien failli être le héros monégasque du match 1 du quart de finale des playoffs de Pro A opposant les siens à l’Asvel Lyon-Villeurbanne en inscrivant 11 points consécutifs (dont trois paniers à trois-points) pour égaliser au cours d’un dernier quart-temps à suspense, puis ayant terminé meilleur marqueur du match 2 avec 16 unités à son compteur en seulement 18 minutes de temps de jeu, l’athlétique et explosif meneur de jeu américano-bulgare de l’AS Monaco peut faire basculer une rencontre à lui seul. Comparé à Russell Westbrook par le coach Vincent Collet, une comparaison qu’il dit « apprécier et être une bonne chose » pour lui, le meneur NBA du Oklahoma City Thunder étant « l’un des meilleurs joueurs au Monde », Dee Bost s’est confié à nous sur sa carrière, plusieurs jours précédant le début des phases finales de la première division du championnat de France.
Dee Bost, le Russell Westbrook de Jeep Elite
C’est à l’âge de 4 ans que Demarquis « Dee » Bost effectua ses premiers dribbles avec la balle orange. Au club garçons et filles de Concord, chez lui en Caroline du Nord. Ensuite, au lycée, il pratiqua à la fois le basket-ball et le football américain. Il fût sacré champion de son État natal dans les deux disciplines la même année ! Une belle prouesse, qui l’amènera alors définitivement à choisir le basket en tant qu’athlète pour la suite de son parcours. « Ce n’était pas une décision difficile à prendre » affirme-t-il aujourd’hui, avant de poursuivre « J’ai pensé que j’étais si petit que je pourrais faire plus avec le basket-ball ».
Ayant ensuite intégré une Prep School dans une académie militaire, qu’il a guidé en 2008 au titre national au terme d’une saison parfaite (29 victoires pour 0 défaite) avant de faire le grand saut vers l’Université, le jeune Bost y a notamment appris l’exigence et la rigueur des consignes. « C’était difficile pour moi de m’adapter aux règles strictes, mais je l’ai fait du début à la fin. Nous avons remporté le championnat en battant de bonnes équipes » confie l’intéressé.
Des débuts professionnels au Monténégro
Puis, non retenu par une franchise américaine à la draft NBA suite à ses trois années passées à l’Université de Mississippi State (NCAA D1), l’actuel monégasque lança sa carrière de basketteur professionnel à l’étranger, au Monténégro plus précisément. « J’avais d’autres options pour jouer en Europe. Buducnost évoluait en Eurocup, donc pour ma première année, c’était énorme de jouer dans ce type de compétition » indique Dee, qui a dû s’adapter à une culture et des règles de jeu différentes qu’aux États-Unis. « Au début, c’était difficile de m’ajuster au jeu. La règle du marcher était la plus compliquée pour moi parce que tu dois faire rebondir la balle au sol immédiatement, avant de faire un pas. En jouant à l’université, je décollais littéralement avant de poser un dribble » (sourires).
Plusieurs essais non-concluants en NBA
Une fois sacré champion du Monténégro, Dee Bost retourna aux USA pour tenter sa chance en NBA à travers la Summer League puis la D-League, où il a été élu All-Star ainsi que dans le troisième cinq majeur défensif de la compétition. Après avoir terminé la saison au Vénézuela, dont la championnat est assez méconnu vu du Vieux Continent et que le meneur américain qualifie « d’expérience incroyable » car « le basket-ball et les fans y sont géniaux », il retentera une dernière fois à ce jour sa chance dans la grande ligue américaine à travers l’une des ligues d’été organisées.
Signé puis coupé par le Utah Jazz à l’heure de la pré-saison, comme l’avait déjà fait les Portland TrailBlazers l’année précédente, Bost se résigna donc à faire les beaux jours de clubs européens. « J’ai été en D-League et fait tout ce que j’avais à faire. J’ai essayé d’intégrer la NBA de nombreuses fois, et ça n’a juste pas fonctionné pour moi. Je n’ai aucun regret, j’ai essayé, et maintenant je suis béni de jouer en Europe » commente-t-il.
Un palmarès en construction
Finaliste de l’EuroChallenge en 2015 avec le club turc de Trabzonspor, puis vainqueur et MVP des finales du championnat polonais avec le Zielona Góra l’année suivante, celui qui est également international bulgare depuis l’été dernier sévit désormais dans l’élite de la ligue française avec l’AS Monaco. « Depuis que je suis allé en Turquie, j’ai joué chaque année en Europe. Avec Trabzonspor, on a été en finale de la C3, Nanterre nous a battu et ça a été difficile à surmonter, mais ensuite on a réussi à se qualifier pour les demi-finales du championnat de Turquie ».
Avec le club du Rocher, il compte désormais remporter le titre en Pro A, après avoir déjà soulevé la Leaders Cup en février et terminé à la troisième place de la première édition de la Basketball Champions League. « Actuellement à Monaco, nous avons accompli un peu. Je dis seulement un peu parce que nous devons gagner le championnat pour tout valider. Nous avons une tâche difficile à accomplir. Nous devons être prêt et concentré. Ce qui signifie aborder un seul match à la fois, ne pas regarder trop loin devant nous et rester en bonne santé. J’ai tellement à prouver en Europe ».
Bost se focalise sur la réalité du terrain
Pour éviter au maximum toute forme de distractions et ainsi espérer aller au bout de ses objectifs, Dee Bost a donc décidé de se couper des réseaux sociaux pendant toute la durée des phases finales. « Une fois que les playoffs commenceront, je serais déconnecté de tous les réseaux sociaux. De cette façon, je peux rester concentré pour m’améliorer et essayer de gagner un championnat. L’année dernière, je regardais les médias sociaux mais je ne postais pas vraiment des choses. Cela m’a juste aidé à me concentrer » dévoile-t-il.
100% concentré sur sa fin de saison, le numéro 3 de Monaco ne souhaite pas encore vraiment se projeter sur son futur. Néanmoins, son avenir s’annonce radieux au plus haut niveau européen. Courtisé par le FC Barcelone durant la saison en cours, une approche qu’il a considère comme étant une « bénédiction », il avoue vouloir « simplement être un gagnant et remporter des championnats. Avoir du succès et être en bonne santé est toujours la clé pour moi. Si je peux travailler pour devenir une star européenne, je serai heureux » fait-il néanmoins savoir.