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Carl Herrera
© Alan Le Bolloch / bolloch.com

Carl Herrera, double champion NBA, raconte les dessous de sa carrière

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Deux fois champion NBA (en 1994 et 1995) avec les Houston Rockets, auparavant passé par le Real Madrid et ayant disputé les Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone, l’ailier-fort vénézuélien Carl Herrera (50 ans) est assurément une légende du basket-ball en Amérique du Sud. J’ai eu le privilège de le rencontrer et de l’interroger longuement sur les différentes parties de sa carrière ! Sans langue de bois, il dévoile notamment les dessous de sa draft en 1990, les difficultés de la vie d’un joueur NBA étranger, ainsi que ce qui a permis aux Rockets de remporter deux bagues consécutives de champion.

Sur ses débuts dans le basket

J’ai commencé à jouer au basket à 13 ans à Caracas, la principale et plus grande ville au Venezuela. Nous avions construit un petit terrain dans un parc, et avions installé un cercle sur le mur. Nous avons commencé à jouer 3 contre 3 avec plusieurs de mes amis, et j’ai commencé à m’entraîner et à m’améliorer. Ensuite, j’ai participé à plusieurs tournois, et l’équipe nationale m’a appelé pour m’entraîner puis jouer avec eux. Ils m’ont invité à aller à Portuguesa, la première équipe professionnelle avec laquelle j’ai joué. J’avais 16 ans, donc j’étais très jeune pour jouer en pro. Mais j’avais beaucoup de potentiel, et beaucoup de personnes ont vu ce potentiel. Nous étions de jeunes gars qui jouaient mais on avait la hype autour de nous, nous avions appris tellement sur le jeu que notre compréhension devenait très rapide. J’ai ensuite été à l’Université. Bien sûr, j’ai commencé à aller à l’école au Vénézuela mais là-bas, à cette époque, ils avaient l’habitude de s’entraîner au volley. J’ai été à Jacksonville, au Texas, en 1986. J’ai été au Junior College, j’ai joué là-bas pendant deux ans et demi. Puis je suis allé à l’université de Houston. Après avoir été là-bas, je suis allé au Real Madrid en 1990, où j’ai joué pendant un an. Avant ça, j’ai eu l’opportunité de jouer pour l’équipe nationale. J’ai représenté le Vénézuela et nous avons remporté le championnat d’Amérique du Sud.

Sur son ascension folle et la vie de joueur NBA

Tellement de choses sont arrivées si rapidement. Une chose après l’autre, je dirai qu’au Junior College, je pense que j’ai eu l’une de mes meilleures années, en augmentant mes statistiques et en emmenant l’équipe au championnat à Kansas. C’était la première fois que Jacksonville réalisait quelque chose comme ça. Nous étions la septième meilleure équipe de junior college du pays. Ils m’ont nommé dans la sélection All-American. La seconde année, j’étais All-American avec Larry Johnson. J’ai eu une superbe année à Houston également. Je compilais en moyenne 16 points et 9 rebonds. J’ai été élu newcomer of the year. Ensuite au Real Madrid, je pense que j’ai eu une année convenable mais l’équipe n’avait pas d’alchimie. Nous avions remporté la coupe du Roi mais c’est la seule compétition que l’on a gagné cette année-là. Après, en allant en NBA, j’ai du m’ajuster pour différentes choses : comprendre le jeu NBA – les joueurs étaient les meilleurs à cette époque du monde – la difficulté de chaque voyage, comprendre la mentalité du coach, les changements d’heures d’une ville à une autre, etc.
Les gens ne voient que les parties glamours de la vie, la façon dont tu t’habilles, la voiture que tu conduis, mais ils ne savent vraiment pas comment est ta vie. Tu te sens seul, éloigné de ta famille, et sans cesse en déplacement. C’était vraiment difficile, et je pense que les joueurs doivent avoir un gros mental. Tellement de choses au Vénézuela m’ont préparé pour la vie en NBA.
J’ai apprécié chaque moment. J’ai apprécié le tournoi en Amérique avec l’équipe nationale parce que c’était la toute première fois que nous avons emmené le Vénézuela au tournoi Pré-Olympique. Quand nous avons remporté le tournoi d’Amérique du Sud, c’était également une grande première. Chaque moment a été un super moment.

Sur ses deux titres de champion NBA consécutifs et son impact sur les générations qui l’ont succédé

J’ai été le premier joueur latino américain à remporter deux championnats NBA. Avec les années, tu peux comprendre ce que ça signifie. Maintenant, quand tu vois tout ces gars qui remportent des championnats, je comprends ce que j’ai fait. J’ai ouvert la porte de la NBA à beaucoup de latinos américains. Même les européens, Kukoc, Petrovic, ils jouaient en NBA et étaient géniaux mais ils n’étaient qu’une poignée.
Je pense que tout le monde est fier de ce qu’il fait. Si tu évalues les années où nous avons joué à cette époque, les joueurs que nous avions ont fait que ça arrive. Avant ça, Houston n’a jamais remporté un championnat. Ils ont été en Finales NBA contre les Lakers mais ils n’ont jamais remporté le titre. Ils avaient (Charles) Barkley, (Scottie) Pippen, « Dream » (Olajuwon) et Clyde (Drexler) réunis ensemble. Ces quatre gars sont au Hall of Fame et ils ne l’ont jamais gagné ensemble. Ensuite, les Rockets ont eu Yao Ming et beaucoup d’autres joueurs. Nous comprenions comment jouer à cette époque. Nous étions très humbles, nous travaillions dur et nous respections les gens qui avaient la balle dans leurs mains. Hakeem (Olajuwon), nous lui donnions la balle et nous avions de l’espace pour jouer, nous étions simplement en train de jouer au basket-ball. Nous ne jouions pas pour l’argent ou devenir plus célèbre… Les fans adoraient cette équipe et continuent encore d’en parler. C’est une partie de la meilleure époque de l’histoire des Houston Rockets.

Son rôle en tant que joueur NBA

Mon rôle était de changer le rythme du match. Je veux dire que si on était mené, je devais aller défendre face à des gars comme Karl Malone, Barkley, Davis d’Indiana. Je devais défendre sur le poste d’ailier-fort et les gars étaient vraiment costauds. Je devais attraper les rebonds, etc. faire le travail de l’ombre que les gens n’aiment pas faire. C’est le travail que nous avons fait à Houston avec les joueurs sortant du banc comme Mario Elie ou Sam Cassell et moi-même. Quand j’ai compris ce que je devais faire, c’était facile.

Sur sa draft et son échange aux Houston Rockets

Miami Heat m’a drafté au second tour et les Houston Rockets me voulaient. C’est la raison pour laquelle ils ont monté un échange avec Miami. En fait, les Rockets voulaient me drafter au premier tour, mais j’avais déjà signé un contrat avec le Real Madrid. Quand ils m’ont appelé, ils ont dit « On te veut toujours, donc on va envoyer notre choix à Miami et ils vont envoyer tes droits chez nous ».

L’intérêt des Boston Celtics durant son cursus universitaire

Boston était aussi intéressé quand j’étais au Junior College. Ils sont venus à l’un de mes matchs durant ma première année et j’avais marqué 27 points. Ils ont dit que j’avais le calibre NBA mais je n’étais pas prêt à cette époque. Ils ont dit « nous devons attendre, peut-être une ou deux années supplémentaires, après que tu sois allé en première division ».

Sa signature aux San Antonio Spurs

Quand mon contrat s’est terminé avec Houston, j’ai eu des offres de Miami (un contrat d’un an seulement), Boston (un contrat de deux ans) et San Antonio m’offrait un contrat pour quatre ans. San Antonio est aussi à deux heures et demi de route de Houston, et j’avais toujours ma maison à Houston. De plus, au Texas, tu ne paies pas de taxes d’Etat…
A cette époque, San Antonio n’était pas aussi compétitif qu’aujourd’hui. Je pense que ma deuxième année là-bas était la pire année des Spurs. Tout le monde était blessé. Nous avions dû jouer toute l’année avec 8, 9 ou 10 joueurs. Tout les autres étaient blessés. Pour moi, individuellement, c’était ma meilleure année en NBA parce que j’ai disputé la saison entière. Je ne me suis pas blessé et j’ai eu des minutes ainsi que des points. J’ai doublé toutes les statistiques que j’avais à Houston. A Houston, j’y ai joué pendant quatre ans, j’ai remporté deux championnats, j’ai développé mon jeu et me suis beaucoup beaucoup amélioré, mais cette année-là à San Antonio a été ma meilleure année.

Sa retraite en tant que basketteur pro

J’ai pris ma retraite au Vénézuela en 2008. Après, je suis devenu un assistant-coach, puis un coach principal dans la première division vénézuélienne. C’est une situation différente de votre vie.

Sur sa relation aujourd’hui avec la NBA

J’ai fait plusieurs choses pour la NBA. J’ai été au All-Star Game à Denver ainsi qu’à plusieurs matchs à Houston.

A propos de l'auteur de cet article
Alan Le Bolloch

Alan Le Bolloch

Alan est le fondateur et photographe de Basket-BallWorld ! Depuis plus de 10 ans, il partage sur ce blog sa passion pour la balle orange. Il voyage régulièrement aux États-Unis pour couvrir de nombreux matchs NBA. Alan est aussi l'auteur de l'ouvrage "Créer un site internet à succès : vivre de sa passion et réaliser ses rêves".

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