Le championnat de France Espoirs Pro A, qui regroupe les meilleurs jeunes basketteurs âgés entre 16 et 21 ans des différents centres de formation des clubs professionnels de l’élite du basket français, se dispute tout les week-ends dans l’ombre, dans des gymnases pratiquement vides. Très peu médiatisée, cette compétition rassemble néanmoins les futurs basketteurs professionnels de demain, même si la majorité des individus y évoluant ne feront pas de la pratique intensive de la balle orange leur métier.
Mis à part les agents qui rodent autour des deux ou trois meilleurs éléments de chaque équipe, les proches (famille et amis) des jeunes athlètes et les fans absolus de leur club composent très majoritairement le public qui vient assister à ces duels de jeunes adultes. Et ce, malgré le fait que ces rencontres se disputent la plupart du temps en lever de rideau des matchs professionnels de Pro A.
On peut alors se poser la question de comment augmenter l’affluence lors de ces matchs dont le niveau de jeu est comparé à la Nationale 3 pour les équipes de milieu/fin de tableau et à la Nationale 2 pour les formations appartenant au Top 5 du classement général, mais aussi et surtout de comment améliorer la visibilité du championnat auprès du grand public ?
Premièrement, si la majorité des matchs officiels du championnat de France Espoirs Pro A sont accessibles gratuitement en laissant à l’entrée de la salle une pièce d’identité (à venir récupérer au terme de la partie) en guise de caution, dans certaines salles il est obligatoirement nécessaire de posséder un billet de match pour le match professionnel qui suit afin de ne pas être recalé à l’entrée par la sécurité ou un bénévole du club. Pour remédier à ce problème qui peut indéniablement repousser certaines personnes à venir assister à ces rencontres amateurs, l’organisateur de la compétition (à savoir la Ligue Nationale de Basket) devrait par exemple obliger les clubs de Pro A à rendre l’accès public et gratuit à ces matchs.
De même, il est également possible que des rencontres entre deux équipes Espoirs se déroulent à huis clos. C’était notamment le cas du duel opposant Le Mans Sarthe Basket à l’AS Monaco qui a eu lieu le samedi 3 février dernier. Sans invitation délivrée par le staff ou les joueurs des équipes en présence, il était impossible au public d’assister à ce match… Cette pratique est donc à proscrire pour essayer de produire de l’intérêt et en conséquence pour attirer plus de foule.
Pour susciter de l’intérêt auprès un public divers et varié, il faut également créer du contenu, que cela soit vidéo, photo ou écrit. Le storytelling, c’est-à-dire raconter des histoires, est important pour créer de l’attention auprès des gens puis les fidéliser.
A l’instar des matchs officiels de Pro A et Pro B, il faut savoir que l’intégralité des matchs Espoirs sont filmés en direct et disponibles en live vidéo sur une plateforme privée, réservée aux clubs appartenant à la LNB. Chaque club dispose de deux identifiants confidentiels et il est donc impossible à tout autre individu extérieur de visionner en direct ou différé ces rencontres. A l’heure actuelle, uniquement un live stats en temps réel est disponible publiquement… Pourquoi ne pas faire comme pour les matchs Pro B et diffuser gratuitement en vidéo ces matchs de jeunes sachant qu’aucun diffuseur n’en a acheté les droits ?
Par ailleurs, sur son site internet dédié au championnat Espoirs Pro A, la LNB consacre uniquement un article récapitulatif de chaque journée de championnat. A titre d’exemple, aucune interview de joueurs ou de coachs n’est disponible pendant la saison. Or, ce genre de contenu intéresserait sûrement des fans de basket et serait partagé sur les réseaux sociaux par ces jeunes athlètes en quête de plus de visibilité. Certains clubs travaillent sur cet aspect mais à titre individuel et trop restrictif.
Enfin, on peut constater que le niveau de jeu proposé par le championnat Espoirs est en baisse depuis plusieurs années et plus particulièrement depuis l’instauration en Pro B de la règle obligeant les clubs à disposer dans leur effectif de quatre joueurs de moins de 23 ans sous peine d’une importante amende financière (25 000€ par élément manquant). Quitte à avoir un temps de jeu faible dans la deuxième division française, une partie des meilleurs potentiels quittent ainsi leur club formateur avec un an d’avance pour passer professionnel et font ainsi une croix sur leur dernière année d’éligibilité dans le championnat de France U21. Les prospects NBA et Euroleague, quant à eux, ne restent pas longtemps dans cette compétition et intègrent rapidement à temps plein l’équipe professionnelle. Pour retrouver un niveau de jeu plus élevé, ce qui attirera forcément l’attention de plus de monde, le championnat Espoirs Pro A doit parvenir à retenir le plus longtemps possible les pépites qu’il possède.
Voilà pour ces quelques pistes de réflexion.