Alors que la France est plongée dans un troisième confinement en un an, le sport professionnel suit son cours dans des conditions bien particulières. Les enceintes sportives ne peuvent plus accueillir de supporters depuis le mois de novembre. Les spectateurs ont donc déserté les tribunes. Il ne reste plus que le speaker et le DJ pour mettre de l’ambiance.
Les coups de sifflet des arbitres résonnent dans la salle. Il suffit de tendre l’oreille pour entendre le trashtalking entre les adversaires, mais aussi les consignes ou les remontrances de l’entraîneur à sa troupe depuis le bord de la ligne de touche. L’atmosphère des matchs ressemble à celle des rencontres espoirs, habituellement disputées en amont des équipes professionnelles. Ces confrontations de jeunes de 21 ans et moins attirent quelques dizaines de curieux ou de passionnés purs et durs de la balle orange.
Le huis clos, un environnement atypique
Les athlètes ont pour habitude de se nourrir de l’énergie provenant des gradins. Désormais, pour se motiver, ils sont contraints de se contenter des encouragements de leurs coachs et de leurs coéquipiers depuis le banc de touche. Même leurs proches n’ont pas l’autorisation de siéger quelque part dans le gymnase. Les interdictions sont strictes et formelles. Seuls les athlètes professionnels, le staff (sportif, médical, sécurité, etc.), les officiels (arbitres, OTM..), les agents sportifs, une poignée de bénévoles nécessaires au bon déroulement de l’évènement et les médias accrédités sont autorisés à pénétrer dans l’enceinte sportive. Cependant, les joueurs se doivent de conserver une approche professionnelle en toute circonstance. Basketteur est leur métier. Ils sont payés pour s’entraîner au quotidien et disputer chaque semaine des matchs de basket-ball face à des homologues adverses.
Mentalement, un match de sport professionnel nécessite une préparation spécifique pour performer. Encore plus lorsque la rencontre se déroule à huis clos. Les athlètes de très haut niveau ne sont pas habitués à exercer devant une assemblée vide, sauf lorsqu’ils s’entraînent. Faire abstraction de ce manque réel et prendre conscience de l’enjeu d’une compétition n’est pas évident. Se créer sa propre bulle semble donc indispensable pour beaucoup de joueurs pour aborder un match de la meilleure des façons. Il faut aussi savoir que les sportifs sont soumis à des tests antigéniques fréquents pour s’assurer qu’ils ne sont pas contaminés par la covid-19. Cela vient ajouter un stress supplémentaire dans leur esprit.
Un accueil du public variable selon les pays
Accoutumés à des ambiances de folie, le Palais des Sports de Beaublanc à Limoges ou encore Le Chaudron au Portel sonnent bien creux. L’avantage du terrain est réduit en miettes pour les clubs recevants. Dans certaines situations, le public peut s’avérer être un véritable appui, comme si l’équipe évoluant à domicile possédait un sixième joueur sur le terrain. A l’échelle nationale, tous les clubs sportifs sont logés à la même enseigne en termes de restrictions. Au niveau continental et mondial, la donne est différente. Certaines organisations sportives, comme le Zénith Saint-Pétersbourg en Russie, ont ré-ouvert leurs portes à leurs fans en nombre limité. C’est également le cas aux États-Unis avec la NBA.
Un avenir toujours incertain
De nos jours, tout est remis en question. Tout le monde espère un retour à la normale au plus vite. Malheureusement, à l’heure actuelle, le huis clos reste la norme. Aucune garantie existe pour retrouver notre vie d’avant. Celle pendant laquelle on pouvait sortir sans masque recouvrant une grande partie de notre visage. Celle pendant laquelle on pouvait apprécier, seul ou avec ses amis, un match de basket de haut niveau…