Fabien Causeur

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Fabien Causeur

Fabien Causeur

Fabien Causeur est un basketteur français Ă©voluant au poste d’arriĂšre. Il porte actuellement les couleurs du Real Madrid.

Origines

Fabien Causeur est nĂ© le 16 juin 1987 Ă  Brest, en Bretagne. Nathalie et Guy Causeur sont les parents de Fabien. Ils ont tous les deux jouĂ© au basket au niveau national. Les deux sƓurs de Fabien Causeur, Laurie et Nolwenn, pratiquent aussi le basket-ball.

Clubs successifs

Fabien Causeur a dĂ©butĂ© le basket dans les clubs rĂ©gionaux de PlouzanĂ© puis de Brest. RĂ©vĂ©lĂ© sur le tard, il a Ă©tĂ© recalĂ© dans la plupart des centres de formation. Le club du STB Le Havre sera l’un des seuls en premiĂšre division Ă  lui donner sa chance. Causeur a effectuĂ© ses premiĂšres apparitions en pro en 2006. Avec le club normand, il a remportĂ© le titre de champion de France Espoir en 2007. Deux ans plus tard, le Breton de naissance a rejoint Cholet Basket. Avec le club des Mauges, il est devenu champion de France en 2010 et a dĂ©couvert l’Euroleague la saison suivante. MalgrĂ© une saison minĂ©e par les blessures, il a menĂ© l’Ă©quipe jusqu’en finale des playoffs. Avec le dĂ©part de Sammy Mejia en 2011, Fabien Causeur est devenu le leader offensif de Cholet. Il sera nommĂ© MVP français de Pro A en 2012.

Son nouveau statut lui ouvrira les portes de l’étranger. Baskonia lui offrira un lucratif contrat de quatre ans. Au terme de cette expĂ©rience enrichissante, il s’engagera en Allemagne pour le club de Bamberg. AprĂšs une saison, Causeur reviendra en Espagne pour intĂ©grer l’un des plus grands clubs d’Europe : le Real Madrid. Avec cette institution madrilĂšne, le natif de Brest a remportera l’Euroleague Ă  deux reprises. Il y Ă©volue toujours Ă  l’heure actuelle.

Poste et style de jeu

Fabien Causeur est un poste 2 au profil avant tout shooteur. Ce basketteur gaucher est rĂ©putĂ© pour la qualitĂ© de son tir et sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre clutch. Il est Ă©galement capable de pĂ©nĂ©trer dans la raquette pour finir au panier.

Taille Fabien Causeur

La taille de Fabien Causeur a Ă©tĂ© mesurĂ©e Ă  1m96. Ce gabarit lui permet d’ĂȘtre un joueur solide sur la ligne arriĂšre.

Salaire Fabien Causeur

Joueur du Real Madrid depuis 2017, Fabien Causeur gagne trĂšs bien sa vie. Selon nos estimations, il gĂ©nĂšre plus de 65 000 euros de salaire mensuel. À noter que le contrat du basketteur français avec le club phare de la capitale espagnole encourt jusqu’en juin 2024.

Agent Fabien Causeur

Fabien Causeur est reprĂ©sentĂ© par l’agent sportif Nicolas Paul.

Interview avec Fabien Causeur : « Devenir quelqu’un en Europe »

Article original du 14 mai 2014.

A une semaine de l’ouverture des playoffs du championnat espagnol, Fabien Causeur se confie sur sa saison et sa carriĂšre. L’arriĂšre brestois fait partie des meilleurs basketteurs bretons de l’Histoire.

La saison rĂ©guliĂšre prend fin ce week-end. As-tu l’impression d’avoir franchi un palier cette annĂ©e ? Le problĂšme rĂ©nal qui t’as Ă©tĂ© diagnostiquĂ© en dĂ©but de saison est-il derriĂšre toi maintenant ?
Fabien Causeur : Individuellement, ça a Ă©tĂ© une saison spĂ©ciale. En fait, j’ai dĂ» couper ma saison en deux parties : dans la premiĂšre, je jouais, mais il est vrai que je me suis pris la tĂȘte car on ne savait pas ce que j’avais au niveau du rein. Jusqu’ici, je pense que ça a Ă©tĂ© le moment le plus difficile de ma carriĂšre. Je ne me sentais pas fatiguĂ© et faible. Mais les mĂ©decins d’ici m’ont vraiment mis le doute. Il y en a un qui a Ă©tĂ© clair, il m’a dit : « Il faut que tu arrĂȘtes ». C’est le premier avis que j’ai eu. Donc Ă©videment, j’ai pensĂ© Ă  pleins de choses. Je me suis dit : « Qu’est-ce que je vais faire si j’arrĂȘte le basket ? ». Au dĂ©but, il est vrai que j’ai pensĂ© en nĂ©gatif parce que la nouvelle m’a touchĂ©, m’a fait vraiment mal. AprĂšs, j’ai eu d’autres avis mĂ©dicaux qui m’ont dit que je pouvais continuer Ă  jouer. Ils ont eu raison puisqu’au jour d’aujourd’hui, sur les deux derniers matches, j’ai jouĂ© plus de 30 minutes par rencontre. Ça a Ă©tĂ© une mauvaise passe. Je ne faisais pas grand chose, j’étais beaucoup au tĂ©lĂ©phone avec ma famille et mes amis proches
 J’ai eu des messages forts de soutien de leur part et ça m’a fait beaucoup de bien, ça m’a rassurĂ© de voir qu’il y avait des gens qui Ă©taient lĂ  pour moi dans les moments difficiles. J’ai eu la chance que cela se termine bien. Sans le vouloir, cette pĂ©riode a un peu influencĂ© mon jeu. J’essaie de ne pas prendre cela comme une excuse mais c’est vrai que j’y pensais beaucoup. Quand je suis revenu, il a fallu que je regagne la confiance du coach, que je retrouve du temps de jeu et la forme. Jusqu’à FĂ©vrier, ça a vraiment Ă©tĂ© compliquĂ©. Depuis, j’ai commencĂ© Ă  retrouver la forme, le coach a commencĂ© Ă  me faire de plus en plus jouer car, justement, j’ai bossĂ© dur pour revenir Ă  mon meilleur niveau, en dĂ©fense. C’était surtout pour ça Ă  la base qu’il me faisait jouer. On avait besoin de ça aussi dans l’équipe. Il m’a fait rejouer pour la dĂ©fense et petit Ă  petit j’ai rĂ©ussi Ă  retrouver mes marques dans le collectif. L’autre jour, contre Saint-SĂ©bastien, je n’étais pas dans le cinq majeur. Mais j’ai jouĂ© 31 minutes. Le coach attend beaucoup de choses de moi. C’est comme ça que j’ai gagnĂ© sa confiance, j’ai bossĂ© en dĂ©fense et me met trĂšs souvent sur les scoreurs en face. Je ne passe pas tous les jours de bonnes soirĂ©es, il faut le dire. Il y a des gars de trĂšs haut niveau qui, dans un bon jour, te font mal. Les Navarro, Spanoulis, etc
ce n’est pas toujours Ă©vident. Maintenant, ces gars-lĂ  m’ont fait progresser. C’est clair que Scariolio m’attend Ă©normĂ©ment Ă  ce niveau-lĂ . AprĂšs, il sait trĂšs bien que je vais ĂȘtre agressif en attaque si j’ai des situations. Tu ne peux que penser avoir gagnĂ© sa confiance Ă  partir du moment oĂč tu joues autant de temps sur le terrain.

 

« Tous les matins tu te lĂšves et te dit « Je vais souffrir aujourd’hui Ă  l’entraĂźnement » » Fabien Causeur

 

Tu n’as ratĂ© aucun lancer-franc en Euroleague cette saison (18/18). De plus, en Liga Endesa, tu fais forte impression avec 61% de rĂ©ussite aux tirs Ă  deux points, ce qui est excellent pour un arriĂšre

Fabien Causeur : C’est un point sur lequel je pense avoir Ă©normĂ©ment progressĂ©. On va dire que c’est l’opportunisme ! Il est vrai que ça dĂ©pend des shoots que je vais prendre, mais aussi des dĂ©fenses, voir sur quel(s) joueur(s) elles s’adaptent. Je dĂ©pends un peu de ça. Il a fallu que je bosse lĂ -dessus mais c’est surtout mental. Quand tu arrives Ă  avoir un shoot ouvert, tu sais qu’il faut le mettre. C’est quelque chose qui se travaille. Mais, parfois, ce n’est pas Ă©vident. Tu sais que tu vas avoir trois shoots dans le match. Si tu veux apporter un truc Ă  ton Ă©quipe, il faut que tu les mettes. Tous le monde le sait, c’est de la rĂ©pĂ©tition Ă  l’entraĂźnement mais pas uniquement ça, shooter sans objectif. On fait beaucoup d’exercices oĂč il y a de la compĂ©tition afin de progresser. C’est sĂ»r que je pense avoir progressĂ© ces deux derniĂšres saisons. Surtout dans la comprĂ©hension du jeu. J’ai Ă©normĂ©ment appris Ă  ce niveau-lĂ . Les placements, la lecture de jeu… C’est un peu moins Ă  l’instinct comme en Pro A on va dire. C’est beaucoup plus tactique.

A Vitoria, il a eu Dusko Ivanovic, Zan Tabak, et maintenant Sergio Scariolo. Est-ce difficile pour un joueur de faire face Ă  tous ces changements de coach ?
Fabien Causeur : Ce n’est pas Ă©vident de changer trois fois de coaches en deux ans, surtout lorsque c’est ta premiĂšre expĂ©rience Ă  l’étranger. Chacun a sa philosophie de jeu, mĂȘme si les deux premiers viennent de l’Europe de l’Est, donc on sait trĂšs bien que ça va ĂȘtre trĂšs dur et que tu vas beaucoup courir. Avec Scariolio, c’est beaucoup plus tactique, dur psychologiquement. Avec Dusko, c’est dur mentalement parce que tu cours et tous les matins tu te lĂšves et te dit « Je vais souffrir aujourd’hui Ă  l’entraĂźnement ». Scariolo, lui, te pousse Ă  tes limites au niveau psychologique car tu ne peux pas faire d’erreur. Tu as le pieds au mauvais endroit, il arrĂȘte le jeu et il t’engueule. En dĂ©fense, c’est pareil. On a 3/4 dĂ©fenses diffĂ©rentes sur les pick’n’roll. Ça peut se jouer Ă  une demi seconde et il ne faut pas se planter, c’est ça qui est compliquĂ© au dĂ©but. Il faut t’adapter Ă  tout ça. Dusko va ĂȘtre trĂšs dur Ă  l’entrainement mais laisser plus de libertĂ©s dans le jeu en match si tu as sa confiance. Mais si tu es nouveau, Ă  chaque erreur tu sors. Ça a Ă©tĂ© un peu compliquĂ© au dĂ©but mais j’ai eu rapidement sa confiance, beaucoup de temps de jeu avec lui.

Le rythme des entrainements a t-il diminuĂ© Ă  l’approche des playoffs ?
Fabien Causeur : Jusqu’à maintenant, on faisait deux entraĂźnements par jour. Le matin, ça durait 3h mais on faisait 1h de vidĂ©o, une 1h15 de musculation et 30/40 minutes de shoots derriĂšre. C’était long mais pas intense. C’est tranquille mais l’aprĂšs-midi, on fait deux bonnes heures de jeu et entrainement normal. Maintenant, on lĂšve le pied un peu. On s’entraine deux fois le mardi, et aprĂšs mercredi, jeudi, vendredi ça va ĂȘtre une fois par jour. On ralenti et aprĂšs chacun fait comme il le sent. On a les clefs de la salle tout le temps. Certains vont shooter le matin, d’autres aller en muscu, faire les traitements. Ils nous font confiance Ă  ce niveau-lĂ . C’est assez professionnel. Chacun se dĂ©brouille.

Il reste deux rencontres Ă  disputer avant le dĂ©but des playoffs, durant lesquels Vitoria n’aura pas, a priori, l’avantage du terrain. Est-ce un point faible dans le championnat espagnol Ă  ton avis et quelle(s) Ă©quipe(s) redoutes-tu le plus ? Le Real et le Barça sont chaque annĂ©e ou presque un ton au-dessus, cette saison Valence s’est mĂȘlĂ© Ă  la lutte. Est-ce que tu penses ĂȘtre en mesure de rivaliser avec Vitoria pour aller chercher le titre ?
Fabien Causeur : On a eu une saison avec beaucoup de hauts et de bas cette annĂ©e. C’est sĂ»r que c’est une dĂ©ception d’ĂȘtre Ă  cette septiĂšme place. Si on gagne les deux prochains matches, on peut finir sixiĂšme. Mais aprĂšs, c’est dĂ©cevant par rapport au club. On espĂšre se rattraper en playoffs. Je pense que notre adversaire sera soit le Barça, le Real ou Valence. Pour moi, le Barça et le Real sont toujours un ton au-dessus. Sur les gros matches, ils contrĂŽlent trĂšs bien leur sujet, c’est compliquĂ© de les battre. Valance est en pleine confiance en ce moment, aprĂšs leur titre de champion d’Europe. Ce ne sont que des grosses Ă©quipes mais on est capable de beaucoup de choses. On a battu le Barça deux fois cette saison. On a perdu d’un ou deux points Ă  chaque fois contre Valence, c’était trĂšs chaud. Maintenant, je n’ai pas d’adversaire favori. Dans tous les cas, ça sera un match compliquĂ©.
On n’a pas l’avantage du terrain, ce qui compte Ă©normĂ©ment. Dans tous les cas, on sait que la pression sera sur l’autre Ă©quipe lors du premier match car il faut Ă  tout prix qu’il le gagne. Je pense que l’on est une Ă©quipe qui est capable de faire un coup comme ça. Je pense qu’il faut que l’on prenne les matches les uns aprĂšs les autres. Il faut passer le premier tour dĂ©jĂ  car on aura une grosse Ă©curie en face de nous. Dans tous les cas, la route est trĂšs longue avant d’arriver Ă  un titre.

Tu es dans une Ă©quipe, avec Heurtel Ă©videmment, mais aussi Nocioni, mais aussi Pleiss, Poeta, Mainoldi, San Emeterio, oĂč il y a beaucoup de nations reprĂ©sentĂ©es. Est-ce que ça se voit tous les jours, dans la vie du groupe, ce cĂŽtĂ© cosmopolite ? Vitoria n’est pas du tout axĂ© sur les joueurs amĂ©ricains, comme ça peut ĂȘtre le cas Ă  l’inverse en Pro A. Est-ce que tu prends en compte cette donnĂ©e ?
Fabien Causeur : Non, je ne pense pas que ça influence sur la vie de groupe de tous les jours. On a vraiment des gars biens dans cette Ă©quipe. C’est clair que l’on a de tout : italien, tchĂšque, français, allemand, anglais, espagnol, amĂ©ricain
 c’est clair qu’il y a beaucoup de monde. Maintenant, ça ne dĂ©range pas, l’ambiance de travail est trĂšs bonne. AprĂšs, c’est sĂ»r que c’est plus pour les espagnols ici que ça leur fait bizarre. Il y a aussi argentin mais ce n’est pas d’ici. On a que San Emeterio qui est d’ici donc ça leur fait un peu spĂ©cial. C’est vrai qu’en France quand il y a des Ă©trangers, les 3/4 du temps, ce sont des amĂ©ricains. On est habituĂ© Ă  cela mais pas ici, ça vient d’un peu partout en Europe.

Tu as briĂšvement pu cĂŽtoyer le NBAer Lamar Odom au cours de la saison, puisqu’il n’est restĂ© que quelques semaines en Espagne en raison de problĂšmes de dos. Mais mĂȘme sans sa blessure, il n’a quand mĂȘme pas flamboyé  Qu’est-ce qui n’a pas marchĂ© avec lui ? Est-ce un manque d’adaptation au jeu europĂ©en, Ă  la culture europĂ©enne ?
Fabien Causeur : C’était un cas un peu spĂ©cial. Avant de signer ici, il a quand mĂȘme eu des problĂšmes extra-sportifs. Ça a fait qu’il est arrivĂ© un peu hors de forme. Il a un physique de fou, c’est impressionnant de voir un mec de sa taille faire ce qu’il peut faire. On sait qu’en NBA, il pouvait jouer un peu Ă  tous les postes. Ici, on le faisait jouer intĂ©rieur, souvent au poste 5. Il n’a pas eu le temps de prendre le rythme, il est restĂ© pas loin de trois semaines. Il a fait deux matches, c’était comme si c’était la prĂ©-saison pour lui. On voyait que le gars n’était pas en forme. AprĂšs, il a Ă©tĂ© professionnel, il nous respectait. C’est lui qui s’est adaptĂ© Ă  nous et pas l’inverse. Son dĂ©part a fait changer pas mal de choses dans l’organisation, on s’attendait Ă  beaucoup de choses avec lui. C’est dommage qu’il ne soit pas restĂ© toute la saison pour voir ce que ça aurait donnĂ©.

Tu devrais faire partie de la liste des prĂ©-sĂ©lectionnĂ©s en Ă©quipe de France que Vincent Collet devrait trĂšs prochainement dĂ©voiler pour la prĂ©paration au Mondial. En revanche, la concurrence risque d’ĂȘtre forte au poste 2
 Comment vas-tu aborder cela et quelles seront tes ambitions avec les Bleus ?
Fabien Causeur : Bien sĂ»r, l’équipe de France, on y pense chaque annĂ©e. C’est clair qu’avec l’exploit de l’étĂ© dernier, c’est tout Ă  fait normal que les joueurs qui faisaient partie de la sĂ©lection soient reconsidĂ©rĂ©s. J’espĂšre ĂȘtre invitĂ© au stage de prĂ©paration. Il y a Nando (De Colo), Edwin (Jackson), Evan (Fournier), peut-ĂȘtre Rodrigue (Beaubois). Je ne me prends pas la tĂȘte, j’attends de voir ce qui se passe, si j’y vais ou pas. Il y a de la concurrence et c’est une trĂšs bonne chose pour l’équipe de France. C’est vrai que j’aimerais bien ĂȘtre invitĂ© pour montrer mes progrĂšs, essayer d’apporter quelque chose Ă  cette Ă©quipe. Avec Thomas, plus l’étĂ© approche, plus on en parle. On fait un peu nos pronostics pour dire qui sera lĂ  ou pas. Je ne suis pas en contact avec tous les internationaux de l’équipe mais c’est vrai qu’avec Rudy Gobert, on en a discutĂ© un petit peu. C’est une Ă©chĂ©ance importante qui arrive et j’espĂšre en faire partie.

Le Mondial de cet Ă©tĂ© aura lieu en Espagne. Sur place, est-ce que tu sens dĂ©jĂ  l’odeur de l’évĂ©nement ? Est-ce que les Espagnols en parlent beaucoup dans les mĂ©dias ? Une volontĂ© de battre l’ogre amĂ©ricain sur le sol national ?
Fabien Causeur : Les espagnols, plus la saison avance, plus je les entends en parler. Je vois beaucoup d’interviews de Pau et Marc Gasol, de Navarro, etc
 oĂč ils disent qu’ils ont hĂąte d’y ĂȘtre. Les championnats du Monde chez eux, c’est une fois dans leur carriĂšre, ils ne veulent pas gĂącher cette opportunitĂ© lĂ . Ils espĂšrent faire un grand championnat du monde.

Heurtel dans ses saisons en Pro A Ă©tait connu comme trĂšs talentueux, mais un peu tĂȘte brĂ»lĂ©e. A Vitoria, il s’est clairement assagi, il dit avoir mĂ»ri mentalement. Est-ce que ça se voit au quotidien ?
Fabien Causeur : TĂȘte brulĂ©e est un grand mot je pense. C’est quelqu’un qui aime tenter, c’est un vrai joueur. Le fait qu’il ne lĂąche pas, qu’il ait ce caractĂšre lĂ , qui ne baisse pas la tĂȘte aprĂšs une dĂ©faite, je pense que c’est une force pour lui. Il a beaucoup de fiertĂ© et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui il soit Ă  ce niveau-lĂ . Il a le talent mais je pense que ça tĂȘte est forte. Il a muri dans son jeu, il tente moins de choses folles comme il a pu le faire avant. Cette annĂ©e, il a prouvĂ© plus d’une fois qu’il pouvait gĂ©rer l’équipe en fin de match. En dehors du terrain, j’ai trouvĂ© que c’est quelqu’un de toujours assez posĂ©. C’est plus sur le parquet qu’il Ă©tait Ă  canaliser avant. C’est un trĂšs bon concurrent pour le poste de meneur en Ă©quipe de France.

Les 44 points d’Edwin Jackson, performance historique qui lui a offert le titre de meilleur marqueur de Pro A cette saison, t’ont-ils Ă©tonnĂ© ?
Fabien Causeur : Sa performance du dernier match est bluffante, il a fait quelque chose d’exceptionnel. 44 points, c’est Ă©norme. Je pense qu’il n’y a que lui en français dans ce championnat qui est capable de faire cela. Il a tout le mĂ©rite qu’il a reçu pour ce type de trophĂ©e, c’est mĂ©ritĂ©. C’est un gars qui bosse, qui a Ă©normĂ©ment de talent offensif, on ne peut rien lui enlever Ă  ce niveau-lĂ .

 

« Quand tu pars deux ans Ă  l’étranger, forcĂ©ment on parle beaucoup moins de toi dans les mĂ©dias français »

 

Edwin a dĂ©clarĂ© dans Basket Hebdo qu’il prĂ©fĂ©rait rester Ă  Villeurbanne pour marquer l’histoire du championnat de France plutĂŽt que de partir Ă  l’étranger, comme Causeur justement, et d’ĂȘtre un joueur plus lambda. Il a dit qu’à la fin de sa carriĂšre Causeur ne restera pas dans l’histoire de Vitoria. C’est du Edwin dans le texte bien sĂ»r, mais est-ce que ça te fait sourire ?
Fabien Causeur : Oui ça me fait sourire dans le sens oĂč je suis parti avant tout pour continuer Ă  progresser en jouant l’Euroleague et un championnat plus relevĂ©. Je respecte tout a fait ses choix. Mais quand il me compare Ă  un joueur lambda, il devrait regarder contre qui je joue le jeudi et le dimanche.. Être compĂ©titeur, c’est aussi sortir de son confort pour repousser ses limites. AprĂšs, Ă©videmment, il y l’argent. Mais jouer le top 16 et le final 8 de l’Euroleague, et en plus avoir l’argent, c’est mieux


Est-ce que tu as l’impression d’ĂȘtre un peu oubliĂ© en France, alors que tu es un trĂšs rĂ©cent MVP du championnat ?
Fabien Causeur : Je pense que c’est quelque chose de normal. Quand tu pars deux ans Ă  l’étranger, forcĂ©ment on parle beaucoup moins de toi dans les mĂ©dias français. Surtout, je n’ai pas fait l’équipe de France aussi avec le problĂšme que j’ai eu au niveau du pied. Je ne pense pas que je suis oubliĂ© par tout le monde. Les gens qui connaissent le basket et qui m’ont vu jouer en France savent que je suis toujours lĂ  et que je suis parti de France pour progresser.

Beaucoup d’internationaux français sont revenus en Pro A cette saison. Est-ce envisageable pour toi Ă  la rentrĂ©e prochaine ou dans les annĂ©es Ă  venir ? La France te manque t’elle ?
Fabien Causeur : Je pense qu’il y a beaucoup de joueurs qui sont revenus en France car c’est la crise tout simplement en Europe. C’est vrai que ce n’est pas Ă©vident tous les jours. Bien sur que je reviendrai en France mais je suis sous contrat pendant encore deux ans. Mais ici tu ne sais pas ce qui peut se passer, il peut y avoir des changements. On verra cet Ă©tĂ© ce qui se passe. Je n’exclue pas du tout un retour en France dans les prochaines annĂ©es.

 

« La NBA, ce n’est pas dans un coin de ma tĂȘte. » Fabien Causeur

 

Tu as signĂ© pour quatre ans Ă  Vitoria. C’est quoi la prochaine Ă©tape : devenir un titulaire indiscutable, s’établir comme un joueur majeur en Euroleague ?
Fabien Causeur : Avant de partir de Vitoria, j’aimerais vraiment gagner quelque chose avec cette Ă©quipe, quelque chose d’important pour le club. Ma prochaine Ă©tape est de continuer Ă  progresser, Ă  travailler, devenir l’un des meilleurs arriĂšres en Espagne. Il faut continuer aussi Ă  bosser pour l’Euroleague car sur le poste 2, il y a Ă©normĂ©ment de bons joueurs et scoreurs. Il y a du boulot, c’est clair.

Tu t’étais entrainĂ© il y a plusieurs annĂ©es au cours d’un Ă©tĂ© dans le centre d’entrainement des New York Knicks. La NBA fait-elle partie de tes ambitions ?
Fabien Causeur : La NBA, ce n’est pas dans un coin de ma tĂȘte. Je pense qu’avant d’y aller, il faut dominer en Euroleague. Il y a des joueurs qui dominent en Euroleague et qui ne sont pas en NBA. Je ne pense pas du tout Ă  cela. C’est vraiment de devenir quelqu’un en Europe. Progresser et devenir solide en Europe. Si jamais un jour il y a une opportunitĂ©, pourquoi pas. Mais pour l’instant, c’est clair que ce n’est pas dans l’actualitĂ©. Il y a encore de boulot Ă  faire dans le continent.

Tu es dans une terre basque, un territoire de basket. Est-ce que la pression est trĂšs forte en ville ?
Fabien Causeur : C’est vraiment un club, une ville qui vit pour ça. Il y a de la pression du rĂ©sultat surtout. C’est vrai que cette annĂ©e, on en souffre pas mal. Ca te touche quand ton public te siffle aprĂšs une mauvaise performance. Ce n’est pas Ă©vident Ă  vivre. Maintenant, on est des professionnels, on sait qu’il y a aussi Ă©normĂ©ment d’argent en jeu et que c’est un club qui a toujours Ă©tĂ© au Top niveau europĂ©en. C’est une ville qui est habituĂ©e Ă  cela et ça peut se comprendre qu’elle attende de bons rĂ©sultats de son Ă©quipe.

Il est connu qu’il y a des retards de salaire dans le championnat espagnol. Vitoria d’ailleurs a parfois eu des retards. Est-ce que tu as Ă©tĂ© touchĂ© par ça ?
Fabien Causeur : Comme partout en Espagne, c’est la crise. 80% des Ă©quipes ont des retards de paiement. On en a aussi. Si on continue Ă  jouer, c’est que l’on sait trĂšs bien que l’on touchera notre argent Ă  un moment ou un autre. C’est quelque chose qui te touche au dĂ©but car l’on est pas habituĂ© Ă  ça quand on est français et est payĂ© le 1er du mois. On ne se prend pas la tĂȘte par rapport Ă  ça, on essaie de jouer du mieux possible. C’est ça qui fera derriĂšre que le club fera des efforts et trouvera des moyens pour rattraper le retard.

Et la Pro A, avec Le Havre qui se sauve encore, comment expliques-tu cela : il y a une vraie culture du maintien au Havre ?
Fabien Causeur : Le Havre, c’est vraiment le club oĂč, tous les ans, tu te dis «cette annĂ©e, ça va ĂȘtre dur ». Et en fin de compte, ils se sauvent tout le temps. Pour moi, c’est un plaisir de les voir se maintenir tous les ans, j’ai vraiment commencĂ© ma carriĂšre pro lĂ -bas. J’ai Ă©normĂ©ment de souvenirs et ça me ferait de la peine qu’ils descendent un jour en Pro B. Je suis super content pour eux. Je ne sais pas comment expliquer la culture du maintien, c’est un petit club familial oĂč les gens qui sont autour se battent toute l’annĂ©e pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions possibles pour aborder les matches et les gagnent. Je pense que les joueurs se rendent compte des efforts de tous ces gens lĂ  et se donnent Ă  200% pour sauver l’équipe tous les ans. C’est assez spĂ©cial. Je me rappelle avant de partir Ă  Cholet que l’on s’est sauvĂ© sur la derniĂšre journĂ©e Ă  HyĂšres-Toulon et on a fĂȘtĂ© ça comme si on avait gagnĂ© un titre. C’est quelque chose de spĂ©cial, c’est vraiment le club de cƓur.

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