Interview avec Tidjane Salaun
Entretien réalise le 3 septembre 2023.
Quel a été ton parcours dans le basket jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai commencé le basket à l’âge de 8 ans. C’était à Orly, en mini-poussins deuxième année. Ensuite, j’ai passé une saison à Arceuil avant de partir à Charenton où j’ai joué jusqu’en minimes France. J’ai rejoint le Pôle Espoirs lors de ma dernière année là-bas. Puis je suis allé à l’Insep pendant un an. J’y ai connu quelques petites difficultés au niveau blessures. Cela a fait que je n’ai pas continué. Je suis parti à Cholet, où j’évolue toujours jusqu’à maintenant. Tout avance bien dans le processus. Je sens que je progresse chaque année, je passe des steps. J’ai joué en U18, puis en Espoirs l’année suivante avec aussi des petits entraînements en pro. Désormais, je suis uniquement dans l’équipe professionnelle.
Quelles sont tes ambitions pour cette saison avec Cholet ?
Individuellement, c’est de progresser, prendre des marques avec l’équipe et devenir un joueur dominant. Je travaille très très dur pour cela. Collectivement, mes objectifs sont d’aller le plus loin possible dans chaque compétition. Tout d’abord, c’est de se qualifier pour la BCL. Ensuite, en Betclic Elite, c’est de gagner le plus de matchs possible pour arriver aux playoffs. Pour le reste, on abordera les choses au moment venu.
Peux-tu nous parler de la culture de la gagne au sein du centre de formation de Cholet Basket ?
Depuis que je connais le club, c’est comme une tradition en Espoirs. Cholet est un club de gagnants. Quand on aborde les matchs, on ne pense qu’à gagner, à se donner à fond. Au centre de formation, on ne vise que ça, en U18 tout comme en Espoirs. On nous fixe des objectifs très élevés.
Tu figures actuellement au premier tour de la draft NBA 2024 dans la plupart des prévisions de spécialistes américains. Il s’agira de ta première année d’éligibilité. Penses-tu te présenter à la draft dès l’année prochaine ou attendre une ou deux saisons de plus ?
L’objectif serait d’aller en NBA pour l’année d’après. Mais, pour l’instant, je ne pense pas à ça. Je me focalise d’abord à travailler sur moi et exploiter mes qualités au mieux pour l’équipe. Je veux gagner le plus de minutes et montrer ce que je peux faire.
A quel moment la NBA est-elle devenue un objectif pour toi ?
C’est depuis que j’ai rejoint le Pôle Ile-de-France.
Au niveau international, tu as participé à l’ANGT avec Cholet. De plus, à titre individuel, tu as été invité à deux reprises au camp Basketball Without Border. Que retiens-tu de ta participation à ces évènements ?
C’était à chaque fois de très belles expériences. Forcément, on fait face à des types de jeu différents au niveau européen. On apprend comment jouent les autres équipes. Aussi, cela a fait que quand je suis arrivé au championnat d’Europe U18 l’été dernier, je connaissais déjà certains joueurs.
A ce sujet, peux-tu revenir sur cette compétition internationale avec les Bleuets ?
Je reste dégouté. Ce n’était pas du tout mon objectif de terminer à la quatrième place. Mon seul objectif était de finir premier. Clairement, on l’a pas atteint. Certains étaient satisfaits de ne pas avoir fait pire. Des coéquipiers visaient la troisième place. Mais, moi, je ne visais que la médaille d’or. Je joue au basket pour gagner des matchs et être le meilleur. Ca reste une belle expérience parce que c’était la première fois que je portais le maillot de l’équipe de France. Mais, franchement, ce n’est vraiment pas ce que j’attendais de notre équipe. Au niveau des objectifs, je pensais être clair. Malheureusement, on avait pas tous la même ambition. Certains ne visaient pas assez haut.
Avec une sélection française U18, tu as eu l’occasion à l’été 2022 de remporter un match d’exhibition face à Bronny James et d’autres lycéens venus tout droit des États-Unis. As-tu constaté une différence d’état d’esprit entre français et américains ?
Face aux équipes américaines que j’ai pu affronter, à Nanterre et au camp de Trévise, on voit tout de suite la différence. Leur façon de jouer est beaucoup plus agressive. Ils veulent vraiment dominer. Ca joue un peu moins collectif, mais c’est beaucoup plus dur et agressif. Ils veulent te monter dessus pour aller dunker. C’est leur mentalité. Et c’est la différence que l’on a avec les français. Au niveau des objectifs, je pense que l’on ne vise pas assez haut.
As-tu des modèles en NBA, des joueurs qui t’inspirent ?
Evan Fournier. Il y a aussi Nicolas Batum. Dans son parcours en jeunes, Evan est aussi passé par Charenton, mon ancien club. Je le suis depuis longtemps et j’aime beaucoup sa personnalité. C’est un gros travailleur. Ca reste un joueur exemplaire pour moi et tout le monde au niveau objectif. C’est quelqu’un qui veut gagner, qui joue pour la gagne. C’est le type de mentalité qu’il faut avoir selon moi.
Le fait d’être un prospect, est-ce que cela t’ajoute de la pression lors des matchs ?
Non, je n’ai pas de pression. Pour l’instant, prospect NBA est un statut. Ce n’est pas une finalité. Je pense d’abord au moment présent. Actuellement, je joue en Betclic Elite. Je pense à gagner des matchs, faire du mieux possible et évoluer à chaque match. Chaque rencontre est une occasion de progresser. Je ne pense pas du tout à la draft. Je voulais gagner le tournoi (ndlr : de Vannes) et on a perdu. La NBA, ça sera une finalité de tous mes efforts de l’année. Bien sûr, c’est un objectif pour le futur. Mais, actuellement, je pense déjà à être fort en LNB.