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Jeremi Booth basket
© Alan Le Bolloch / bolloch.com

Entretien avec Jeremi Booth, la star de Calais

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Maillon essentiel la saison passée de la formation calaisienne, dont l’effectif a été construit autour de lui durant l’intersaison, l’arrière américain Jeremi Booth (1m96, 28 ans) a prolongé cet été d’un an l’aventure dans le Nord, avec pour la ferme ambition de dominer le championnat et accéder au niveau supérieur avec son équipe.

Pour votre première saison en France la saison passée, vous étiez le meilleur marqueur de votre équipe à Calais avec 17 points en moyenne par match. Durant l’intersaison, l’équipe a été construite autour de vous. Quelles sont vos attentes individuelles et collectives pour cette nouveau année ?

Jeremi Booth : Premièrement, je veux définitivement devenir un leader. J’adore la ville ainsi le management avec le coach et le président. Au fond, je veux avoir le même plaisir que l’année dernière. Je veux faire mieux, scorer plus, et mettre à l’aise les nouveaux joueurs de l’équipe. Ainsi, on pourra gagner des matchs et essayer d’accéder à la Nationale 1.

Vous êtes un joueur qui attire l’attention sur le terrain de part votre jeu spectaculaire, votre capacité à scorer à trois-points et réaliser des dunks en plein match. Comment décrirez-vous votre style de jeu ?

Jeremi Booth : Je pense que je suis passé d’arrière à arrière shooteur car je shoote beaucoup de trois-points et je prends beaucoup de tirs par match. Cette année, je veux attaquer le panier plus souvent. Durant toute ma vie, j’ai toujours été considéré comme étant seulement un shooteur, mais désormais je me sens plus à l’aise dans d’autres secteurs tels que le pick and roll par exemple. La saison prochaine, pour les équipes adverses, je vais être le joueur clé sur qui défendre. Ils voudront stopper mes tirs donc je dois trouver d’autres moyens de marquer. Nous avons des Top 10 « Courtcuts » et si tu fais quelque chose de génial, on peut te voir dessus chaque semaine. Je ne prête pas vraiment attention à cela mais c’est quelque chose de cool de réaliser un beau dunk ou une jolie action en match, et de le voir ensuite dessus. Je pense que ça motive les gars autour de moi.

Il y a plusieurs années, vous aviez connu une première expérience professionnelle européenne en Roumanie. Pouvez-vous la comparer avec la Nationale 2 française ?

Jeremi Booth : C’est un bon championnat, probablement le même niveau qu’en Pro B. Il y a beaucoup de gars venant de Serbie qui jouent dans ces équipes roumaines. Je ne sais pas pourquoi ils choisissent beaucoup de coachs et joueurs serbes. Ils ont des compétences techniques. C’était une bonne expérience. La Roumanie est un bon lieu, pas aussi bon que la France en ce qui concerne le style de vie, mais c’est une bonne ligue.

 

« La Roumanie ? C’est un bon championnat, probablement le même niveau qu’en Pro B. » Jeremi Booth

 

Que pensez-vous du niveau de jeu des basketteurs américains en Nationale 2 ?

Jeremi Booth : Pour être honnête, tous les basketteurs américains contre lesquels j’ai joué dans ma poule étaient bons. Je respecte ces gars et certains d’entre eux vont rester dans leur club cette saison. Je m’attends à ce qu’ils soient aussi compétitifs que l’an dernier. J’ai le sentiment qu’ils peuvent jouer au haut niveau et certains l’ont démontré. Ce n’est pas la Pro A ou la Pro B mais je pense que quand tu es à l’aise avec la ville, l’équipe, le coach, c’est difficile de quitter cela car c’est une bonne vie.

A quel point est-il difficile pour un étranger US de décrocher un contrat en Europe ?

Jeremi Booth : Il y a beaucoup de joueurs qui n’ont pas la chance. Parfois, tu peux être chanceux, connaitre les bonnes personnes, avoir beaucoup de contacts pour t’aider à venir en Europe. Mais je connais beaucoup de joueurs qui peuvent vraiment bien jouer mais ils n’ont jamais eu l’opportunité de venir en Europe et jouer. C’est un genre d’histoire regrettable mais chaque personne a son propre chemin et tu peux dicter ton chemin si tu y mets beaucoup de travail, que tu continues d’améliorer ton jeu. Parfois, cela t’apporte des opportunités parce que tu as travaillé dur pour. Cela peut aider mais malheureusement pas assez pour trouver l’opportunité de jouer en Europe. J’ai 28 ans, je vais avoir 29 ans cette année, et j’arrive à un âge où je dois toujours chercher la meilleure opportunité et en tirer le meilleur parti.

En 2013, après un an passé en Roumanie où vous avez été All-Star, vous n’avez pas trouvé de club en Europe et donc été contraint de retourner aux États-Unis. Pouvez-vous revenir sur cette situation ?

Jeremi Booth : On m’a promis quelque chose après la Roumanie, de venir et de jouer en Pro B. Mais le club en question a finalement construit son équipe avec d’autres joueurs. J’étais donc parti pour revenir en Roumanie avec la même équipe mais ils ont décidé de ne pas ramener les joueurs étrangers en raison de problèmes d’argent. En conséquence, j’ai décidé de rester à la maison et attendre l’offre d’un club. Aucune n’est arrivée donc j’ai joué en semi-pro, en PBL. J’étais assistant-coach aussi, ce qui a vraiment été une très bonne expérience car j’ai du enseigner des choses à de jeunes gars, telles que leur donner confiance afin de persévérer, de jouer en NCAA D1 ou D2, et leur mettre dans la tête qu’un jour, peut être qu’ils deviendront professionnels. Le coaching m’a donné faim. J’ai eu la chance de m’asseoir et d’observer le jeu d’un autre point de vue. Cela me fait plus apprécier le jeu. Donc l’année dernière quand j’ai eu l’opportunité de jouer pour Calais, j’ai tout donné et les gens ont gravité autour de moi. J’ai très bien joué parce que j’avais tellement faim de ne pas avoir joué depuis longtemps. J’ai eu une bonne saison.

 

« A Calais, j’aime bien aller à la plage pour me promener, courir et parfois réfléchir sur la vie. »

 

Qu’appréciez-vous en France en général et plus spécifiquement à Calais ?

Jeremi Booth : A Calais, j’aime bien aller à la plage pour me promener, courir et parfois réfléchir sur la vie. La météo est convenable, ce n’est pas le sud de la France mais le temps est convenable l’été.
La nourriture est bonne aussi à Calais, nous sommes proches de l’Angleterre et de Londres donc il y a beaucoup de nourriture anglaise. Certains aliments ressemblent à ceux que l’on mange en Amérique donc c’est toujours un plus. J’aime aussi le fait que je suis proche de la Belgique. Il y a plusieurs grandes villes autour également comme Lille et Boulogne où je peux visiter, faire du shopping, passer du bon temps.

Effectuer une saison en Europe signifie y rester 10 mois de l’année. Est-il difficile d’être éloigné de sa famille et de ses amis ?

Jeremi Booth : J’ai eu la chance de rentrer à la maison pour Noël, de voir ma famille pendant 10 jours. Je n’ai pas le mal du pays mais c’est toujours bien de voir ta famille et d’apprécier ces moments-là, ce que tu as dans la vie. J’adore le fait de vivre en dehors de chez moi et de me faire un nom par moi-même. Être basketteur pro est toujours ce que j’ai voulu depuis un long moment, depuis l’université. L’étranger a toujours été une option pour moi. Quand tu as la chance d’évoluer à l’étranger, tu peux jouer quelque part. C’est quelque chose que j’ai voulu. Je ne reviens pas en arrière et je ne veux pas être le genre de gars qui dit « non, je ne veux pas faire ça car j’ai le mal du pays, mon frère, ma petite amie et ma mère me manquent ». Je veux simplement jouer et en tirer le meilleur parti.

Avez-vous un message à faire passer à vos confrères américains à la recherche d’un club professionnel ?

Jeremi Booth : Tous les joueurs qui sont allés à l’université ou tous les joueurs qui n’ont pas eu directement l’opportunité de venir jouer à l’étranger après l’université, continuez à travailler et comprenez qu’il y a un prix à payer pour chaque chose que vous voulez. Si vous restez consistant avec vos entraînements, que vous gardez la confiance et que vous croyez que vous pouvez le faire, le ciel est la limite car rien n’est impossible.

Qu’en est-il de vos ambitions personnelles d’atteindre le plus haut niveau français possible ?

Jeremi Booth : Autour de Calais, il y a pas mal d’équipes professionnelles, de la Pro A à la Nationale 1 : Gravelines, Boulogne-sur-Mer, Le Portel, Lille et Orchies. J’espère que je vais réaliser une nouvelle bonne saison, que les gens vont entendre parler de moi et voudront voir mon jeu, m’inviter à faire des essais. Je veux changer de division car je sais que mon niveau de jeu n’est pas seulement la NM2. Je suis sûr que je peux jouer au haut niveau et espérons que je puisse avoir la chance d’y jouer et de m’améliorer. J’espère que ça se fera avec Calais parce qu’ils ont une stratégie pour essayer de monter en NM1. Nous avons de nouveaux joueurs, une nouvelle salle a été construite et sera opérationnelle en 2017. Je pense que si l’on est capable de monter cette année, la ville sera plus impliquée dans le club et que ça pourrait être une très bonne situation en général pour n’importe qui souhaitant venir à Calais. Les gens sont effrayés par Calais car ils entendent que ça se situe au nord de la France, qu’il y a beaucoup d’immigration, qu’il peut faire froid et qu’il y a du vent, mais ça peut être une très bonne situation si on accède à la Nationale 1 avec la nouvelle salle. Nous n’avons plus qu’à attendre et voir ce qui se passe.

A propos de l'auteur de cet article
Alan Le Bolloch

Alan Le Bolloch

Alan est le fondateur et photographe de Basket-BallWorld ! Depuis plus de 10 ans, il partage sur ce blog sa passion pour la balle orange. Il voyage régulièrement aux États-Unis pour couvrir de nombreux matchs NBA. N'hésitez pas à suivre ses aventures sur Instagram (@albbball).
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