Actuellement de passage dans l’Hexagone entre deux saisons en High School, le prospect français Nathan Mepandy est un membre de la génération dorée 1998. Alors qu’il va vivre à la rentrée une année charnière par rapport à son futur dans le basket américain, le natif de Melun revient pour Basket-BallWorld sur sa jeune carrière ainsi que les choix qu’il a opéré jusque-là.
Peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours en France ?
Je m’appelle Nathan Mepandy, j’ai 18 ans. J’ai commencé le basket à l’âge de 7 ans au club de Melun, j’y ai joué en mini poussin et en poussin ainsi que benjamin 1. En benjamin 2, je suis parti jouer à Senart, avec qui je jouais en minime parce qu’ils m’ont surclassé. Puis j’ai rejoint Marne la vallée car ils évoluaient en minimes France donc ça me permettait de jouer à un meilleur niveau. Lors de ma deuxième année à Marne la vallée, j’ai intégré le pôle espoir, puis j’ai ensuite décidé de rejoindre le centre de formation d’Orléans.
En 2014, tu as été sacré champion d’Europe des 16 ans et moins avec les Bleuets. Quels souvenirs conserves-tu de cette expérience ?
Je garde une très bonne expérience de ce championnat d’Europe, car j’ai pu voir ce que je devais apporter à mon jeu pour faire partie des meilleurs joueurs d’Europe à mon âge. Et aussi, le fait de pouvoir représenter son pays, c’est toujours spécial donc c’était que du bonus.
Tu as quitté la France en 2015 alors que tout semblait te sourire (médaille d’or avec l’équipe de France, premiers pas en Espoirs à 15 ans, etc.). Pourquoi avoir fait ce choix et comment s’est procédé le processus de ton recrutement aux États-Unis ?
Oui, j’avais une assez bonne réputation en France et c’est justement pour ça que j’ai choisi de vouloir partir. Je me suis dit que si je peux faire tout ce que je fais en France, je serais encore plus reconnu aux États-Unis. Plusieurs écoles américaines m’avaient contacté pour aller jouer là-bas. Au début, je n’étais pas trop intéressé mais ils m’ont invité à passer des tournois d’été, j’ai accepté et ça c’est très bien passé. Donc, au final, je me suis dit pourquoi ne pas continuer mon projet là-bas.
Comment s’est effectuée ton adaptation là-bas au niveau du basket et de la vie quotidienne ?
Mon adaptation a été très difficile parce qu’au début, tu es assez perdu à cause de la langue. Après, tout est plus grand, tout est différent donc tu dois entamer une nouvelle manière de vivre et de penser. Mais j’ai eu beaucoup d’aide de mes proches et ça m’a facilité les choses.
Sportivement, peux-tu nous expliquer comment se sont déroulées tes dernières saisons aux USA ?
Ma première saison aux USA a été très dur, mon coach était vraiment dur avec moi. J’avais une très bonne équipe, donc si tu faisais une erreur, t’étais dehors. Et moi, en étant l’un des plus jeunes, il ne m’a pas fait de cadeaux. Après ça, j’ai été contraint de changer d’équipe et là ça s’est très bien passé. J’étais le joueur majeur de l’équipe, le coach avait pleinement confiance en moi. J’affiche des stats de 23.1 points, 4.2 rebonds et 5.3 passes décisives en jouant contre les meilleurs équipes du pays.
Deux ans après ton arrivée aux USA, quel est ton statut là-bas au sein de l’équipe de basket mais aussi plus globalement l’établissement scolaire ?
Mon statut dans l’équipe est très clair : je suis le 1er meneur de jeu donc je suis le leader. Mon coach me pousse vraiment beaucoup, il veut que je mène l’équipe. Scolairement, il veut juste que je fasse mes devoirs et que je reste concentré en classe. Ce n’est parce que l’on est des basketteurs qu’on sera excusé de tout.
Dirais-tu que ton style de jeu correspond plus au modèle américain que français/européen ?
Oui, je dirais que mon jeu est plus américain parce que je suis vraiment un meneur qui aime bien être agressif et aller scorer, que un meneur gestionnaire que l’on voit souvent en Europe.
Selon ton vécu, quelles sont les qualités indispensables pour réussir et percer dans le basket américain en compétition de jeunes ?
Les qualités indispensables, je dirais être athlétique. Tout le monde aux États-Unis dunke, saute haut et court vite. Je dirais aussi que le shoot, c’est ça qui fait vraiment la différence, parce que tout le monde est grand et costaud mais tout le monde ne peut pas shooter.
Quels sont les avantages et inconvénients pour un jeune lycéen basketteur français d’évoluer aux États-Unis ?
Les avantages sont que tu as un aspect différent sur le jeu. Souvent, nous, venant de l’Europe, on est plus intelligent dans le jeu donc on comprend mieux les systèmes. On joue plus intelligemment qu’eux. En ce qui concerne les inconvénients, je dirais que l’on est souvent plus soft. On n’a pas la même envie qu’eux, on n’est pas assez motivé et sur le terrain, ça se voit.
Sachant que tu as été contraint de renoncer à l’équipe de France pendant deux campagnes internationales consécutives et que tu pourrais actuellement être pro ou stagiaire pro en France, regrettes-tu parfois ce choix d’être parti aux USA ? As-tu pensé à l’éventualité de revenir en Europe jouer en espoirs ou en pro avant le terme de ton cursus américain ?
Non, je ne regrette pas le choix que j’ai pris parce qu’en France, on me connaît déjà plus ou moins, donc je voulais aussi me faire un nom là-bas. Aussi, c’est une expérience unique de jouer aux États-Unis et je me dis que si je veux revenir jouer en France, les portes sont toujours ouvertes. Ça a été très dur de renoncer aux campagnes en équipe de France parce que je voulais vraiment jouer avec mes gars, j’ai vraiment regretté de ne pas pouvoir y aller.
Quel est ton programme estival ? Quels seront tes objectifs cet été ainsi qu’à la rentrée prochaine ? Connais-tu le rôle que tu auras dans ton équipe ?
Mon programme estival est de travailler dur, sans relâche, pour avoir un meilleur impact l’année prochaine. Je vais aussi jouer des tournois d’été aux États-Unis pour me faire voir par des universités. Mon rôle l’année prochaine sera sûrement le même : être un leader et guider l’équipe vers un titre.
Tu vas donc disputer ta dernière année au lycée. Quelle sera l’importance de cette saison à venir ? Quels seront tes principaux critères pour effectuer le choix de ta future université ? Y réfléchies-tu déjà ?
Ma dernière année au Lycée sera la plus importante et la plus décisive parce que mon futur en dépend. Les critères seront d’aller dans une université qui me fait confiance, qui croit en moi, qui me pousse le plus possible à travailler et qui me fera jouer des ma première année.
Plus globalement, quelles sont tes perspectives pour l’avenir ? J’imagine que la NCAA et la NBA sont des compétitions qui te font rêver..
Mes objectifs pour l’avenir sont d’aller faire 2 ans à l’université et de tenter ma chance en NBA parce que ça toujours été mon objectif principal. C’était mon rêve de gosse, mais en grandissant, ça devient un objectif.
Un mot sur votre ami et coéquipier en Bleuets Frank Ntilikina, qui vient d’être drafté par les New York Knicks ?
Je suis très content pour lui, il le mérite vraiment. Je le connais depuis que j’ai 14 ans et depuis, on se parle tout les jours. Il a toujours été un bosseur et je sais qu’il aura une grosse carrière en NBA parce qu’il en veut toujours plus. C’est sa mentalité et j’espère pouvoir le rejoindre un jour.