Nous vivons à une époque où de plus en plus de pays parviennent à naturaliser un basketteur de qualité pour renforcer leur équipe nationale. Cette pratique pose logiquement question au niveau de la légitimité patriotique et de l’équité sportive. Les avis sont partagés. Certaines personnes sont pour, quand d’autres individus s’y opposent. Quoi qu’il en soit, la naturalisation de basketteurs étrangers est autorisée mais réglementée. Elle a permis à certains pays de gagner instantanément en compétitivité.
Retour sur l’histoire de cinq basketteurs naturalisés qui ont changé le destin d’une sélection nationale et/ou d’une compétition internationale.
JR Holden, l’un des premiers basketteurs naturalisés
De son nom complet Jon Robert Holden, ce meneur de jeu américain d’1m85 a offert à la Russie le titre de champion d’Europe en 2007. Et ce, face au pays hôte en finale ! A la suite à une interception dans les mains de Pau Gasol, suivi d’un ultime shoot légendaire qui restera dans les annales pour toujours… Sans ce tir assassin inscrit à 2 secondes du retentissement du buzzer final, l’Espagne aurait glané trois médailles d’or consécutives à l’EuroBasket. JR Holden est une icône du CSKA Moscou. Il a porté le maillot de l’institution russe entre 2002 et 2011. Holden est devenu en 2003 le premier naturalisé de l’Histoire de l’équipe nationale de basket-ball de Russie. Retraité des parquets en tant que joueur depuis 2012, il occupe désormais la fonction de scout NBA.
Bo McCalebb, superstar de la Macédoine
Bo McCalebb est une superstar américaine sur le Vieux Continent. Cependant, le natif de la Nouvelle-Orléans n’a jamais vraiment eu sa chance en NBA. Son expérience dans la Grande Ligue s’est effectivement arrêtée à une invitation au training camp de la franchise de sa ville natale. Le vainqueur des championnats serbe, italien et turc a porté la Macédoine jusqu’en demi-finale du championnat d’Europe en 2011. Il s’agit d’un retentissement exploit pour cette petite nation qui peine habituellement à passer un tour. McCalebb a guidé son équipe à sept succès en onze matchs. La Croatie, la Grèce, la Slovénie et la Lituanie entre autres sont tombées face à ses exploits. Il a terminé le tournoi avec 21.4 points, 3.1 rebonds, 3.7 passes décisives et 2.1 interceptions compilés en moyenne par rencontre.
Serge Ibaka, un congolais devenu espagnol
Le nouvel intérieur des Los Angeles Clippers, sacré champion NBA avec les Toronto Raptors en 2019, a été naturalisé espagnol en 2011. Dès sa première campagne avec la « Roja », Serge Ibaka a été remporté le championnat d’Europe. Puis, l’été suivant, l’intérieur congolais a gagné la médaille d’argent en s’inclinant en finale des Jeux Olympiques de Londres en 2012 face à Team USA. Double meilleur contreur de NBA en 2012 et 2013, le natif de Brazzaville est un redoutable défenseur. Mais également un très bon attaquant. Il a assurément été un élément essentiel de la sélection espagnole. Et ce, jusqu’à sa dernière apparition à ce jour sous leur maillot, en 2014. Brièvement passé par la France et Prissé-Mâcon durant son adolescence, Ibaka aurait pu évoluer avec les Bleus. Mais il en a été autrement…
Andray Blatche, un basketteur américain naturalisé philippin !
L’ancien intérieur des Washington Wizards est né et a grandi dans l’Etat de New York, aux USA. Il a débuté sa carrière de basketteur professionnel en NBA, à 19 ans. Après neuf saisons dans les jambes dans le plus prestigieux championnat de basket au Monde, son destin a changé en rejoignant la faible ligue chinoise. En Asie, Blatche a martyrisé les cercles ainsi que ses opposants dans la raquette. C’est de cette manière qu’il a attiré l’attention d’un pays localisé sur le même continent : les Philippines. Il est connu que beaucoup d’habitants de cette nation sont amoureux du basket-ball. Pour le développement de la balle orange dans son territoire, le gouvernement a accepté la demande de naturalisation de l’ancien basketteur NBA. Et ce, afin que ce dernier renforce l’équipe nationale lors des compétitions internationales. Il faut dire qu’au vu de son gabarit et son CV, il constituait un renfort de taille et de poids par rapport aux autres membres de la sélection des Philippines.
Bobby Dixon, le lutin à la mène de la Turquie
Rebaptisé Ali Muhammed depuis 2015 et sa naturalisation turque, le micro meneur de jeu américain né à Chicago a débuté sa carrière de basketteur professionnel dans l’Hexagone. Plus précisément du côté de Saint-Etienne, en Pro B. Bobby Dixon a rapidement gravi les échelons. Jusqu’à devenir un joueur majeur dans plusieurs premières divisions européennes ! Dont la Pologne, la France, l’Italie et donc la Turquie… Après trois saisons passées au Pinar Karsiyaka entre 2012 et 2015, il a ensuite rejoint le mythique Fenerbahce Istanbul. Il y évolue toujours actuellement. En représentant la Turquie lors des compétitions internationales, Dixon a toujours été l’un des leaders de l’équipe au scoring. Désormais âgé de 37 ans, il a laissé sa place de naturalisé dans l’équipe nationale à un autre compatriote. Celui-ci évolue au même poste que lui. Il s’agit de la star américaine Shane Larkin. Cet autre américain a évolué en NBA et réalisé de gros cartons offensifs en Euroleague sous le maillot de l’Efes Istanbul.