Jared Newson basketball
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Des nouvelles de Jared Newson, ancien basketteur pro reconverti en coach sportif

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Jeune et récent retraité du monde du basket professionnel, Jared Newson (34 ans) vit un tout autre quotidien que durant sa carrière d’athlète depuis son retour définitif aux États-Unis et la naissance de son premier enfant. L’ancien joueur de Hyères-Toulon, Saint-Vallier, Orchies, Lorient ou encore Evreux donne de ses nouvelles et parle de sa reconversion.

Après une contrat de six semaines avec l’ALM Evreux en Pro B l’année dernière, tu as décidé de te retirer du milieu du basket professionnel en tant que joueur. Est-ce que cette décision a été difficile à prendre ?

La décision de prendre ma retraite était un risque, mais n’a pas été difficile. J’ai quitté le basket-ball avec aucune blessure, et en étant toujours en capacité de jouer à un haut niveau. Choisir ma fille par-dessus le basket-ball a été une décision facile à prendre pour moi. J’ai déjà joué pendant 13 années, donc ce n’était pas comme si je devais prendre cette décision lors de ma saison rookie (ndlr : première année professionnelle).

Désormais, tu es actuellement entraîneur individuel de basket. Etait-ce un métier que tu avais prévu de faire pour ton après carrière alors que tu étais encore un athlète professionnel ?

Je suis un coach de performance sportive, ainsi qu’un entraîneur de basket-ball. C’était le travail que j’avais prévu d’avoir quand j’ai arrêté de jouer. Ça se déroule bien. Nous allons ouvrir notre gymnase de 3716 mètres carrés dans trois semaines.

Quels sont tes types de clients ?

J’entraîne des gars qui font de la course à pieds, des joueurs de tennis, de baseball, de football, et bien sûr de basket-ball. Pour le moment, mes athlètes sont âgés de 9 à 50 ans.

Après environ 8 à 9 mois d’activité, quel style de vie préfères-tu ? Celui de quand tu étais encore joueur ou alors celui d’aujourd’hui ?

Arrêter le basket-ball a été difficile durant les deux premiers mois, parce que jouer et avoir un certain style de vie était la seule chose que je connaissais. Mais les choses commencent à fonctionner et désormais, j’ai acquis beaucoup de connections professionnelles.

Durant les années à venir, aimerais-tu devenir coach ou assistant coach d’une équipe professionnelle à l’étranger ou bien d’une équipe universitaire aux États-Unis par exemple ?

Cet été, j’ai coaché deux équipes de CE1, une équipe de 5ème, et une équipe de 3ème en championnat AAU. Je pense que je vais rester en dehors du coaching pour le moment, et simplement me concentrer sur l’entraînement d’athlètes pour qu’ils deviennent des joueurs meilleurs et plus forts.

Quels sont tes projets pour le futur ? Prévois-tu d’organiser un camp pour joueurs en France et/ou aux États-Unis ?

Je prévois d’avoir un camp en France l’été prochain, et je fais actuellement partie du staff de plusieurs camps aux États-Unis. Aussi, l’été prochain, je prévois d’avoir un camp d’entraînements où les joueurs professionnels venant de France viendront et passeront deux ou trois semaines à Indiana.

Au cours des dernières années de ta carrière professionnelle en tant que basketteur, tu t’es aussi illustré dans l’univers de la musique. Malgré un emploi du temps chargé, as-tu toujours le temps de rapper ? Si oui, un troisième album pourrait-il être programmé ?

Pour le moment, je n’ai pas le temps de faire de la musique. Je n’ai pas beaucoup de temps pour cela. Désormais, je me dédie à @Traincoachjared et à la performance sportive.

Interview avec Jared Newson : « Les fans et amis sont ce pourquoi je reste en France »

Entretien réalisé le 21 décembre 2016.

L’ailier américain Jared Newson (1m95) nous a parlé de sa carrière professionnelle aux États-Unis et à l’étranger, son parcours et ses projets. Nous l’avons rencontré à Lorient, la ville où il vit et joue cette saison.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jared Newson. J’ai 32 ans et je viens de Belleville, dans l’Illinois (USA). Je dispute actuellement ma 11ème année professionnelle.

Quel a été ton parcours au lycée puis à l’université ?

J’ai joué au lycée à Belleville Est, où j’ai seulement eu une bourse après l’école pour aller dans un Junior College. J’ai passé une année au Community college de Forest Park, puis j’ai été à l’Université de Tennessee Martin où j’ai passé trois ans. Là-bas, durant mon année senior (athlète de dernière année), j’ai tourné à 19 points et 7 rebonds de moyenne. En 2014, j’ai été introduit au Hall of Fame du basket-ball de cette fac.

Ensuite, tu as joué dans différents pays durant ta carrière professionnelle. Comment est la vie à l’étranger ?

J’ai joué dans sept pays différents : l’Australie, l’Allemagne, la Pologne, la Finlande, la France, au Porto Rico et aux Etats-Unis. La vie à l’étranger peut être rude selon votre situation. Quelques équipes pour lesquelles j’ai joué étaient des équipes de top niveau dans ces pays donc le style de vie était professionnel. Pour en citer certaines, il s’agit des équipes telles que Brose Baskets Bamberg en Allemagne, Kataja Baskets en Finlande, Cairns Taipans en Australie ou encore Bayer Giants Leverkusen en Allemagne, quand elles étaient en première division. Ma carrière en France a également été géniale. Les fans à Toulon, Saint Vallier et Orchies m’ont soutenu moi et la passion que j’ai apporté sur le terrain, malgré des choses qui ont pu se produire en dehors du basket-ball avec une équipe.

Quel est le meilleur pays dans lequel vous avez joué ?

Le meilleur lieu dans lequel j’ai joué était l’Australie. C’était magnifique où j’étais et la météo était toujours bonne. Le basket en Australie est très compétitif également.

A ce jour, tu as déjà passé cinq saisons en France. Qu’est-ce que tu aimes là-bas ?

Les fans et les amis que j’ai obtenu au cours des années est la raison pour laquelle je continue de rester en France. Je suis connu pour jouer dur, ne jamais abandonner, et être un joueur qui va faire ce qu’il faut pour essayer et gagner.

En outre, tu es aussi connu pour être un très bon dunkeur. En 2012 à Paris, tu as perdu en finale du concours de dunks du All-Star Game français. 15 000 personnes étaient dans la salle. Quels genres de souvenirs conserves-tu de cet événement ?

Le concours de dunks et le All-Star Game étaient une expérience incroyable. Je n’ai aucun regret sur quoi que ce soit. J’ai eu une occasion de gagner le concours de dunks en réalisant un dunk normal pour obtenir les points nécessaires, mais au lieu de ça, j’ai choisi de tenter un dunk que je n’avais jamais fait avant, afin de donner un spectacle aux fans. J’ai tenté ma chance, je ne l’ai pas réussi mais j’ai essayé et c’est ce à quoi je me souciais. J’ai quand même remporté 1500€ donc ce n’est pas comme si j’avais vraiment perdu. Si j’avais une opportunité de le refaire, je voudrais essayer ce même dunk. Je ne suis pas effrayé à l’idée d’essayer de nouvelles choses.

As-tu appris quelques mots en français à travers des cours ?

J’ai pris des leçons de français à Toulon quand je jouais là-bas. Mais j’ai découvert qu’apprendre le français est plus facile quand tu apprends des autres gens plutôt qu’en classe. Donc au fil des ans, j’ai appris de plus en plus en étant seulement autour des gens et en parlant.

Tu as joué en Pro B et maintenant en Nationale 1 cette saison. Quelles sont les principales différences entre ces deux championnats ?

La principale différence entre ces division est la qualité des joueurs. En Pro B, il y a une équipe avec plus de joueurs expérimentés et en NM1, il y a de bons joueurs pour cette ligue mais qui ne sont pas si expérimentés en ayant joué à un haut niveau. Cette année, j’ai été plusieurs fois objet de prises à deux alors qu’en Pro B, même si j’avais scoré 20 points en première mi-temps, cela n’aurait pas du tout été le cas.

De tout le championnat de Nationale 1, tu es le joueur qui a le plus gros temps de jeu avec environ 38 minutes en moyenne par match. Est-ce difficile pour ton corps de jouer autant chaque semaine ?

Durant toute ma carrière, j’ai tourné à 35-36 minutes par match. Je suis une personne avec une haute énergie. Etre en train de se reposer sur le banc n’est pas le lieu où j’aime être. Je me reposerai quand je prendrai ma retraite donc actuellement, si je suis en capacité physique de jouer, combattre sur le terrain est là où je veux être.

Actuellement, c’est la trêve de Noël. Comment se déroule ta saison à Lorient ? Es-tu satisfait concernant la première partie de saison ? Et quelles sont tes attentes pour la seconde partie de la saison ?

Je ne suis pas satisfait du tout de notre première partie de saison. Nous avons perdu quatre matchs par nous-mêmes, en étant stupides. Il n’y a rien à faire face à une équipe qui est meilleure que nous, mais nous avons fait une erreur stupide à la fin du match. Cela vient avec l’expérience et espérons que la seconde moitié de la saison, nous aurons appris de cela et que l’on va continuer à grandir en tant qu’équipe. Nous avons beaucoup de talents dans cette équipe. Après avoir affronté toutes les équipes et joueurs du championnat, honnêtement, je peux dire que nous sommes une équipe du Top 4 malgré notre inexpérience collectivement. En tant que leader, je vais seulement me blâmer moi-même pour nous, par rapport au fait de ne pas avoir autant de succès à ce moment. J’ai besoin de faire plus afin d’aider mon équipe à terminer les matchs et à gagner.

Il y a plusieurs semaines, tu as affronté quelques unes de tes anciennes équipes telles que Orchies et Saint-Vallier. Est-ce spécial de revenir dans ces villes ?

Ma première année à Orchies, nous avons été en playoffs et l’année suivante, nous n’avais seulement pas trouvé assez d’alchimie d’équipe pour gagner. Hormis le basket-ball sur le terrain, les fans à Orchies étaient incroyables. Ils m’ont supporté et ils continuent à le faire même si je suis dans une autre équipe. Quand je suis revenu là-bas cette année, j’ai été surpris en raison des ovations que j’ai eu et de l’amour de tout le monde. C’était vraiment une leçon d’humilité. A Saint-Vallier, c’était à peu près la même chose. Il n’y a pas autant de fans qu’Orchies mais les fans qui se souviennent de moi ont fait en sorte de me faire savoir qu’ils m’ont apprécié quand je jouais pour leur équipe.

Penses-tu que tu vas rester en France pendant encore plusieurs saisons avant le terme de ta carrière ?

Je ne sais pas combien d’années je veux encore jouer. Je vais ouvrir mon académie de basket l’été prochain, et enseigner aux enfants est aussi une grande passion que j’ai. J’adore ce jeu mais parfois, il y a des choses qui vous obligent à prendre des décisions en termes de business.

Quels sont tes loisirs durant ton temps libre et les jours de repos ?

Mes loisirs en dehors du basket-ball est de travailler pour mon business. Je suis le fondateur et le chef d’une entreprise (Neway Elite Basketball Academy) donc il y a toujours des emails à envoyer et un travail à faire.

Donc tu organises aussi un camp de basket-ball camp aux USA. Que peux-tu nous dire à propos de ça ?

L’année dernière, c’était mon premier camp de basket et il a eu lieu dans ma ville natale. J’étais très fier d’être en mesure de faire ça pour les enfants et ma communauté. En 2017, je vais avoir trois camps différents ainsi qu’un gros tournoi. Quand j’étais au lycée et en grandissant, je n’avais pas les entraînements nécessaires ainsi que des gars professionnels qui venaient me parler. Je devais me débrouiller par moi-même et maintenant que je suis dans cette position de joueur pro, je veux redonner et aider ces enfants de la bonne façon parce que j’ai traversé tout ça.

Tu as aussi eu une carrière aux États-Unis, même si elle a été plus courte que celle à l’étranger. Comment ont été tes 8 matchs de pré-saison NBA en 2007 avec les Dallas Mavericks ? Est-ce que ces matchs t’ont permis de réaliser un rêve ?

Jouer avec Dallas a été une superbe expérience. Je ne dirai pas que c’était nécessairement un rêve devenu réalité parce que seulement arriver là n’était pas assez bon pour moi. Être dans l’effectif final en Janvier aurait été un rêve devenu réalité. Mais être autour de ces gars pendant deux ou trois mois et voir comment ils travaillent chaque jour et apportent cette mentalité professionnelle sur et en dehors du terrain, m’a beaucoup appris. Voir Dirk (Nowitzki) et Jason Terry rester des heures après l’entraînement pour continuer à shooter, ou voir comment Eddie Jones a dirigé sa marque professionnelle en dehors du terrain. Ce sont les situations que j’estime importantes lors de mon temps passé là-bas.

En plus, tu as joué en D-League pendant une année, en 2009/2010. Que peux-tu dire à propos du niveau de jeu en comparant au basket professionnel à l’étranger ? Pourquoi as-tu joué dans ce championnat ? As-tu eu une opportunité d’obtenir une place ou un nouvel essai avec une franchise NBA ?

A l’époque, la D-League était féroce. Je ne suis pas certain de comment c’est maintenant mais je suis sûr que c’est encore quelque peu la même chose. Tout le monde voulait prouver et faire ses stats. J’étais parmi les cinq meilleurs scoreurs en tournant à 20 points de moyenne par match, puis un joueur a été intégré dans notre équipe et ça m’a affecté. Mes minutes et mes stats étaient en baisse, et j’ai été échangé. Une fois que j’ai été échangé par les Bakersfield Jam, j’ai été à Sioux Falls où ils avaient déjà un effectif chargé en scoreurs. Je devais être un « role player » mais j’ai fini par avoir le travail en tant que spécialiste défensif. Ce rôle nous a emmené en playoffs et j’ai été sélectionné pour rejoindre la « D-League select team » pour disputer la Summer League NBA l’année suivante.

Jared Newson : le MVP du Cep Lorient

Article publié le 27 avril 2017.

Dimanche dernier, les promus lorientais se sont imposés à domicile devant près de 2 800 spectateurs, enregistrant ainsi une cinquième victoire lors de leurs six ultimes matchs disputés, mais obtenant surtout leur maintien au troisième échelon français. Une belle performance sachant que deux mois plus tôt, le club a occupé pendant plusieurs semaines la place de lanterne rouge du championnat. A la sortie de la victoire nette et sans bavure des siens face à Gries-Oberhoffen (89-62), l’ailier américain Jared Newson (1m96, 32 ans) était forcément soulagé et détendu. « Nous avons abordé ce match avec beaucoup de sérieux. Nous devions gagner, particulièrement si Sorgues gagnait aussi. Je suis heureux du maintien en Nationale 1, c’est bien pour la ville » commentait sobrement l’intéressé, dont l’équipe a manqué une participation aux playoffs à un succès supplémentaire près. Leader du Cep Lorient, souvent précieux dans les moments chauds, le natif de Belleville a compilé 17.2 points (à 49% de réussite à 2 pts et 40% derrière l’arc), 4.5 rebonds, 2.2 passes décisives et 2.2 interceptions pour 15.6 d’évaluation en 38 minutes de temps de jeu en moyenne par match. Aussi, lors de ce fameux 23 avril 2017, à l’occasion de son unique passage sur le banc à moins de trois minutes du terme de la partie, il a eu le droit à une standing ovation bien méritée de la part des supporters locaux. « Je suis content que les fans ont apprécié les efforts que j’ai mis sur le terrain. L’ovation lorsque les gens ont scandé « MVP » était bonne. J’ai essayé de guider, j’ai travaillé dur et nous n’avons jamais abandonné dans l’équipe. C’est bien que les gens ont apprécié tout ça » indiquait Newson, également réputé à travers tout l’Hexagone pour ses envolées acrobatiques très spectaculaires. Après avoir notamment postérizé l’intérieur rennais Saïd Ben Driss il y a tout juste un mois, le numéro 10 lorientais a encore fait quelques victimes pour sa dernière apparition de l’exercice 2016/2017.

« C’est bon pour beaucoup de fans de voir ça. De mon côté, je suis également un fan. Quand j’assiste un match, je veux voir une victoire et du show. C’est ce que nous avons fait » souriait Jared, testé durant la pré-saison NBA par les Dallas Mavericks au début de sa carrière, et possédant à son actif plusieurs participations à de réputés concours de dunks.

Peu importe où son avenir se dessinera – même s’il n’écarte pas l’hypothèse d’effectuer une seconde saison à Lorient – sachant que des sollicitations en provenance de Pro B ainsi que des opportunités à l’étranger ne devraient pas manquer, Jared Newson laissera définitivement un excellent souvenir dans le Morbihan. « J’avais signé au Cep pour 1 an, avec une option d’un an supplémentaire si nous terminions dans le top 5. Je vais partir en vacances pour me relaxer et ne pas penser au basket pendant deux semaines. J’étais venu à Lorient pour aider l’équipe à rester en Nationale 1. J’ai le sentiment d’avoir fait mon travail et suis content par rapport à ça. Nous avons dû attendre le dernier match de la saison pour se maintenir mais le job a quand même été fait. Maintenant, qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Je prendrais ma décision de rester ou non à mon retour de vacances » concluait l’homme aux 11 saisons professionnelles, dont cinq passées en France.

Wait and see donc…

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A propos de l'auteur de cet article
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Alan Le Bolloch

Alan est le fondateur et photographe de Basket-BallWorld ! Depuis plus de 10 ans, il partage sur ce blog sa passion pour la balle orange. Il voyage régulièrement aux États-Unis pour couvrir de nombreux matchs NBA. Alan est aussi l'auteur de l'ouvrage "Créer un site internet à succès : vivre de sa passion et réaliser ses rêves".
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