En milieu de saison dernière, le jeune intérieur Petr Cornelie (2m10, 20 ans) devenait la révélation du Mans Sarthe Basket. Intronisé dans le cinq majeur de la formation sarthoise suite à la blessure de plusieurs joueurs à son poste, il n’a pas tardé à saisir sa chance. Et à rentabiliser les minutes passées sur le parquet. Une trajectoire qui rappelle qui rappelle celle des Nando De Colo, Kévin Séraphin, Rodrigue Beaubois ou encore Rudy Gobert. Tous ont été couvés et lancés dans le grand bain par un certain Erman Kunter à l’époque où il officiait à Cholet Basket.
Petr Cornelie, le nouveau disciple de Erman Kunter
« Erman, je pense que c’est un coach qui, chaque année, se donne un peu un objectif de lancer un joueur dans son équipe. Cela pour qu’il puisse jouer la saison d’après. Il l’a très bien fait avec moi l’an dernier », explique Petr.
Alors, quelle est la méthode secrète adoptée par maître Kunter pour lancer les jeunes ?
« Je dirai qu’il me défie à l’entraînement. Il me met sur des américains ou des gars comme Yarou pour que je sois confronté à des joueurs qui soient plus costauds, techniques, etc. pour que je puisse défendre et attaquer sur eux. Car si j’y arrive et que je vais en NBA, ça sera que des gars comme ça que j’aurai en face de moi. Je pense que lui et le club mettent tout en place pour que je puisse progresser ».
Un prospect français qui se dirige vers la NBA
Ses performances (3.9 points, 4.4 rebonds et 0.8 contre pour 7.7 d’évaluation en 16 minutes de temps de jeu en moyenne par match) lui ont valu le titre de meilleur jeune de Pro A. Une distinction individuelle remportée avant lui par Evan Fournier, Livio Jean-Charles ou encore Clint Capela. Tous trois ont été draftés en NBA ces dernières années. Quelque chose dont il est bien conscient. Mais qui ne signifie pas grand chose pour lui.
« Je sais mais ça ne veut rien dire. Je pense que ce sont des gars qui ont travaillé pour et derrière qui y sont arrivés. Ce n’est pas parce qu’ils ont été élu meilleur espoir que ça s’est fait. », indique t-il en restant très lucide.
Cette saison est censée être celle de la confirmation et de l’explosion pour ce prospect français. Celui-ci va sans aucun doute attirer les scouts NBA à Antarès dans les mois à venir. Dans les prévisions du site américain spécialisé draftexpress.com, il se situe actuellement en 33ème position de la prochaine draft NBA.
« Ça va être une grosse année pour moi. Sur le plan des matchs, il va falloir être bon. Et sur le plan de l’entraînement aussi. Car c’est en s’entraînant dur que l’on progresse ».
Son poste de jeu : ailier ou ailier-fort ?
La question du poste de jeu peut également se poser quant à son probable avenir Outre-Atlantique. Petr Cornelie est grand, mobile, athlétique et longiligne. Mais étant aussi capable de shooter à trois-points, il peut sans aucun doute devenir une menace redoutable à l’aile. En revanche, selon lui, son poste de prédilection reste celui d’ailier-fort.
« En NBA, je pense que ça sera quand même le poste 4. Techniquement, j’y serai plus à l’aise. Et je pourrai apporter plus. », fait savoir celui qui pense se présenter à la draft en juin prochain. « Pour moi, je pense que le timing idéal serait cette année. Mais on verra où j’en suis en fin de saison. C’est encore loin, mais en même temps proche. », ajoute t’il.
Petr Cornelie et l’équipe de France
Le maillot Bleu fait également partie de la vie de Cornelie. Après n’avoir finalement pas été retenu en 2014 avec les moins de 20 ans, il était l’un des leaders de la génération 95 au championnat d’Europe de cette même catégorie d’âge. Une compétition au terme de laquelle les Bleuets ont échoué au pied du podium, en terminant à la quatrième place.
« C’était un retour logique en équipe de France. Il fallait que j’y aille. L’année d’avant, selon moi, j’aurai dû y aller. Mais je n’ai pas été pris. On est un peu déçu par les résultats. On aurait aimé gagner au moins la demi-finale. Après, en finale, je pense que ça aurait été autre chose. Il y avait vraiment une grosse équipe en face. Mais on pouvait remporter la demi-finale. », nous indique le manceau, avec forcément quelques regrets.
Concernant l’équipe de France A, cela constitue un rêve et un objectif pour la plupart des basketteurs. « Peter » en fera certainement partie dans le moyen/long terme. Néanmoins, le principal intéressé tient un discours quasi-identique à celui qu’il prononce pour la NBA.
« L’équipe de France A, c’est très très dur de l’intégrer je pense. Ce n’est pas inaccessible. Mais il va falloir prouver un maximum de choses avant. Franchement, pour moi, c’est loin encore. Une saison est longue. Je pense que je peux beaucoup progresser en une saison et il va falloir que je le fasse ».