agent image sport
© Alan Le Bolloch / bolloch.com

A quoi sert un agent image pour un athlète ?

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Dans le monde du sport professionnel, tous les athlètes disposent d’un ou plusieurs conseillers qui les accompagnent tout au long de leur carrière. Possédant un oeil expert sur le domaine et apportant un regard extérieur à celui du sportif et de son entourage familial, les agents sportifs sont devenus quasiment incontournables dans la gestion de carrière des basketteurs. Lors de la négociation d’un contrat, ils servent d’intermédiaires entre le joueur et le club ou l’organisation souhaitant s’attacher les services de l’athlète. En échange, les agents touchent une commission, c’est-à-dire un pourcentage du montant négocié sur le contrat.

En fonction de leur notoriété et de leur popularité au niveau national et international, les sportifs professionnels peuvent recevoir régulièrement tout type de sollicitations. Il s’agit principalement de demandes d’interview de la part des médias, mais aussi d’opportunités commerciales avec des marques. Il ne faut pas oublier non plus les fans, qui sont toujours friands d’un moment de partage avec leur idole. C’est alors que l’embauche d’un agent image devient essentiel.

L’agent image, un individu essentiel pour gérer les sollicitations d’un athlète NBA

Un agent image s’occupe des relations de l’athlète avec les sponsors, les médias et les fans. Mais aussi plus globalement de la stratégie de communication à mettre en place en fonction de chaque joueur. Fondateur de l’agence Outfield Athletes Management, spécialisée dans le marketing sportif et la communication, Issa Mboh est bien implanté dans le milieu de la balle orange. Il travaille effectivement avec cinq basketteurs français évoluant en NBA : Evan Fournier, Ian Mahinmi, Nicolas Batum, Frank Ntilikina et Sekou Doumbouya.

Invité du podcast HYPE, ce diplômé d’un Master 2 en Marketing et Consommation a donné plus de détails sur la profession.

« Ma fonction première est celle de conseiller en communication. Ça consiste à aider les joueurs à gérer leur communication et leur image. Aujourd’hui, mon rôle est plus large. Je gère tout ce qui se passe en dehors des terrains. Et ce, souvent en compagnie des agents sportifs. L’idée, c’est d’aider les joueurs sur tous les projets qu’ils peuvent avoir. Que cela soit dans la communication jusqu’à l’évènementiel, en passant par les camps de basket. Ou les projets divers et variés liés à leur image », indique t-il.

Un accompagnement personnalisé

En offrant un accompagnement personnalisé au quotidien dans la communication externe des athlètes, l’agent image doit aussi soumettre régulièrement de nouvelles idées fraiches en apportant un regard novateur.

« On propose mais on ne peut pas imposer aux joueurs quoi que ce soit. Pour les projets comme la websérie « Fournier For Real » que l’on a faite il y a deux ans, c’est quelque chose que j’ai proposé à Evan au tout début de notre collaboration. Au début, il n’était pas très chaud. Ensuite, le projet a muri. Et au bout de quelque temps, on s’est lancé. J’essaye d’être force de proposition car c’est mon job. Les joueurs peuvent aussi venir te voir avec leur projet et te demander leur avis. De manière générale, ils ont tous des idées. C’est à nous de les aider à les cadrer. C’est avant tout de l’échange et de la discussion », poursuit Issa Mboh.

Un guide sur l’utilisation des réseaux sociaux

De nos jours, les réseaux sociaux comme Instagram sont omniprésents sur nos smartphones. Ce qui peux représenter un réel danger s’ils sont mal utilisés, surtout par des personnages publiques… La mission de l’agent image est donc également d’avertir son client sur les potentielles répercussions du contenu publié.

« Aujourd’hui, il y a des jeunes qui sont nés avec les réseaux sociaux. Et pour qui le réseau social est un prolongement d’eux-même. C’est-à-dire qu’ils ont le réflexe de mettre constamment tout ce qui se passe dans leur vie sur les réseaux. Mon rôle est de m’adapter à la personnalité de chacun. Il y a des gars qui adorent les réseaux sociaux et qui aiment partager. Tu ne peux pas les en empêcher. Par contre, tu peux les mettre en garde sur les dangers. Tu peux aussi donner beaucoup de choses aux fans, sans pour autant exposer toute ta vie intime. Ce sont aux joueurs de positionner les curseurs, même si mon rôle est plutôt de leur dire d’être dans la retenu que de lâcher les chevaux et poster tout et n’importe quoi. ».

Dans une communication qui est de plus en plus retenue et maîtrisée par les athlètes, que cela soit dans la presse ou sur les réseaux sociaux, la question de l’authenticité se pose. En tant qu’agent image de près de la moitié des basketteurs français évoluant en NBA, Issa Mboh exprime son point de vue.

« Je pense que ce qui est important avant tout, c’est que les joueurs arrivent à se reconnaitre dans leur communication. Il faut qu’ils puissent se dire que leurs réseaux sociaux leur ressemblent, qu’il s’agit de l’image qu’ils ont envie de renvoyer d’eux-mêmes. Il faut qu’il y ait un minimum d’authenticité. Sinon, ça perd de sa substance et les fans aujourd’hui s’en aperçoivent. Si on a l’impression que le discours n’est pas naturel, ça passe moins bien. Le réseau social, ça reste une vitrine. Ce que je demande toujours aux joueurs, c’est l’histoire qu’ils souhaitent raconter. Quelles sont leurs valeurs, celles qu’ils ont envie de véhiculer, quelle est l’image qu’ils ont envie de renvoyer, etc. »

Un intermédiaire entre le joueur et les journalistes

Dans une ère où les basketteurs NBA sont des célébrités internationales qui ne sont pas forcément reconnues par le public au delà des pratiquants et passionnés de leur sport, le choix des terrains d’expression de ces athlètes est important. D’autant plus qu’avec le décalage horaire entre la France et les États-Unis, il est difficile pour les fans français de suivre leurs performances.

« On va fixer une stratégie à la base. Par exemple, Evan Fournier est un des leaders de l’équipe de France. C’est le meilleur marqueur français en NBA. Donc il sera forcément très présent dans les médias basket. On va se demander si l’on a envie qu’il soit présent dans les médias plus grand public, généralistes ? Si oui, on va aller discuter avec les médias ciblés pour voir s’ils pourraient être intéressés de le recevoir. Tu tisses des liens comme cela. Ça a été le cas lors de son passage dans l’émission Quotidien sur TMC l’été dernier. Cependant, nos liens au quotidien vont plutôt être avec les médias sportifs, la presse basket. On en a besoin car on a une vraie problématique avec le basket américain. Au delà des résultats sur le terrain, comment on arrive à rapprocher ces joueurs-là qui sont Outre-Atlantique et qui jouent entre 2h et 5h du matin, du public français ? Les médias sont indispensables ».

Dans la gestion de la médiatisation des athlètes, l’agent image se doit de fixer un cadre et des limites. Entre une communication inexistante et une disponibilité sans faille du sportif professionnel, il y a un juste milieu à trouver.

« Plus tôt dans sa carrière, Ian Mahinmi a eu un problème. Tous les journalistes de basket français et de sport avaient son numéro de téléphone. Ça devenait invivable. Il y a des correspondants aux États-Unis qui l’appelaient dès la fin de son match. Et les médias français qui le sollicitaient de la même façon la journée. Ça arrive à tous les joueurs. Les journalistes ont toujours l’impression, et c’est normal, que leur papier est hyper important. De leur côté, ils leur faut absolument de la matière, qu’ils parlent au joueur, etc. Un Evan Fournier ou un Nicolas Batum, si les journalistes les contactaient directement, ils recevraient entre trois et cinq demandes tous les deux jours. Il y a des journalistes qui harcèlent les joueurs. Ils ont un papier un rendre et des deadlines, etc. ils veulent absolument avoir des réactions. En tant qu’agent image, tu es là aussi pour protéger les joueurs et leur permettre d’avoir leur vie », conclut Mboh.

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Jean Gamble

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