Clint Capela est l’unique reprĂ©sentant du basket suisse en NBA depuis le dĂ©part Ă la retraite du pionnier Thabo Sefolosha. A dĂ©sormais 28 ans, le pivot titulaire des Atlanta Hawks approche du prime de sa carriĂšre. Tournant Ă plus d’un double-double en moyenne par match, le natif de GenĂšve est un joueur qui compte dans le paysage de la Grande Ligue. A l’heure d’Ă©crire ces lignes, Capela se positionne en deuxiĂšme position des meilleurs rebondeurs du championnat. Nous lâavons rencontrĂ© juste avant la victoire des Hawks sur le parquet de Milwaukee. Entretien.
Tu entames ta neuviÚme année en NBA, la septiÚme en tant que titulaire. Comment abordes-tu cette nouvelle saison ?
Je me sens bien. Physiquement, ça va. Tout se passe bien. Jâai lâimpression que lâon a un groupe vraiment spĂ©cial cette saison et quâon peut faire quelque chose. Câest que du bonheur.
Durant lâintersaison, un deuxiĂšme All-Star est venu se greffer sur la ligne arriĂšre des Hawks, aux cĂŽtĂ©s de Trae Young. Il sâagit de Dejounte Murray. Quâest-ce que cette signature change pour toi dans le secteur intĂ©rieur ?
Sur les derniers matchs, jâai vraiment senti que lâon me servait plus. Mon jeu nâa pas changĂ©. Je crĂ©e des possessions supplĂ©mentaires avec des rebonds offensifs. Je continue toujours de jouer sur des lobs et de la course. Jâai le sentiment quâil y a un passeur de plus dans lâĂ©quipe.
A titre individuel, tu es le deuxiĂšme basketteur suisse de lâHistoire Ă avoir intĂ©grĂ© la NBA aprĂšs Thabo Sefolosha. Au delĂ de votre nationalitĂ© commune, vous avez tous les deux jouĂ© Ă lâĂlan Chalon avant de rejoindre les Ătats-Unis. A t-il Ă©tĂ© une source dâinspiration et de bons conseils ?
Le fait quâil ai jouĂ© en NBA, de savoir quâil y avait un autre suisse, ça mâa inspirĂ©. Cependant, jâai tracĂ© ma route tout seul. Jây suis parvenu grĂące Ă mon travail. Bien sĂ»r, le fait dâavoir Ă©tĂ© Ă lâĂlan Chalon, qui mâa formĂ© durant cinq ans, mâa Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique.
« Jâai tracĂ© ma route tout seul » Clint Capela
En tant que vedette du basket suisse, as-tu pris quelques jeunes sous ton aile ? Essayes-tu de développer le basket en Suisse ?
Jâai un camp de basket, dont la quatriĂšme Ă©dition devrait avoir lieu lâannĂ©e prochaine. On essaye de faire notre part, de « give back » (ndlr : donner en retour). Câest toujours sympa de passer du temps avec les enfants Ă GenĂšve, Ă©changer avec eux et voir sâil y a des talents.
Tu as aussi organisĂ© un match de gala lâĂ©tĂ© dernier. Beaucoup de tes anciens coĂ©quipiers Ă lâĂlan Chalon Ă©taient prĂ©sents. Est-ce difficile de crĂ©er et conserver cet esprit de camaraderie en NBA ?
La culture est un peu diffĂ©rente, clairement. Avec les gens de lâĂlan Chalon, ce sont les annĂ©es avant de passer basketteur professionnel. Durant ces annĂ©es lĂ , lâattachement est beaucoup plus direct. Cette camaraderie restera pour toujours.
Quel regard portes-tu sur lâĂ©volution du basket en Suisse au cours des derniĂšres annĂ©es ?
Pas top. AprÚs, on verra comment ça avance.
Sens-tu que tu as un rĂŽle Ă jouer, au delĂ des camps estivaux, en jouant notamment avec lâĂ©quipe nationale ?
La derniĂšre fois que jâai jouĂ© avec lâĂ©quipe nationale, les matchs Ă©taient Ă huis clos. Il y avait un engouement parce que je jouais et que lâon a rĂ©ussi Ă gagner, etc. Jâai vu lâimpact que jâapportais en jouant lĂ -bas. JâespĂšre quâen continuant Ă organiser des camps et quâen jouant pour lâĂ©quipe nationale, je participerai Ă faire grandir le basket suisse.
« Jâai vu lâimpact que jâapportais en jouant pour l’Ă©quipe nationale Suisse. »
Avec les Atlanta Hawks, vous avez disputé deux matchs de pré-saison NBA à Abu Dhabi. Peux-tu nous parler de cette expérience ?
DĂ©couvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, câest une bonne expĂ©rience. Jâai aussi eu la chance dâaller Ă DubaĂŻ. CâĂ©tait cool, mais câest vrai que câest trĂšs diffĂ©rent. Concernant les matchs en eux-mĂȘmes, câĂ©tait une premiĂšre Ă©dition. Beaucoup de personnalitĂ©s et de stars ont assistĂ© Ă lâĂ©vĂ©nement. Câest vraiment une fĂȘte que la NBA a ramenĂ© Ă Abu Dhabi. Je sais quâil y dâautres Ă©ditions Ă venir pendant quatre ans. Ăa va aider Ă promouvoir le basket lĂ -bas.
La NBA sâinternationalise de plus en plus, avec notamment un match de saison rĂ©guliĂšre Ă venir Ă Paris. RĂȘves-tu dâun match NBA en Suisse, Ă GenĂšve ou Zurich ?
Ăa serait trĂšs cool. Mais je ne sais pas si on a tout ce quâil faut pour. Je trouve que câest quand mieux Ă Paris. Une ville comme Paris ou Londres, je pense que ça vaut plus le coup.
En dehors de la NBA, tous les yeux sont rivés sur Victor Wembanyama. Quel est ton regard sur son talent ?
Câest un vrai phĂ©nomĂšne. JâespĂšre juste quâil aura une longue carriĂšre en NBA. Le plus gros test, je pense que ça sera de ne pas avoir seulement la mentalitĂ© Ă faire et refaire des performances pendant des annĂ©es. Il a toutes les qualitĂ©s pour.